Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Une fois de plus, la nouvelle année culturelle à Oran ne s'annonce, a priori, pas sous de bons auspices et ressemble singulièrement à celles qui l'ont précédée. A commencer par le silence de la Direction de la culture sur les perspectives envisagées et les programmes tracés pour 2011- si toutefois, ils existent. Et il ne s'agit pas là des manifestations culturelles standard qui ponctuent les commémorations officielles telles que la journée de l'artiste, du patrimoine immatériel, du livre ou de l'enfance, mais d'un programme entrant dans le cadre d'une véritable politique de réanimation d'un secteur moribond qu'aucune action sérieuse n'est jusqu'ici venue ragaillardir, au grand dam d'une communauté artistique dont la majorité s'estime insuffisamment sollicitée pour ne pas dire franchement éloignée par l'administration. «Les moyens financiers existent et les ressources humaines sont disponibles, il ne reste que la mise en place d'une dynamique de relance du secteur», estiment ces laissés-pour-compte qui ne comprennent pas que l'on parle constamment de la redynamisation de la culture mais en évitant de les impliquer, eux, principaux concernés. «Comment prétendre réussir dans ce contexte d'exclusion dans un secteur qui exige la créativité et, par conséquent, un foisonnement de talents ?» s'interrogent-ils encore.En l'absence d'une stratégie de relance inédite pour une wilaya que l'on veut toujours de dimension méditerranéenne, les programmes annoncés pour l'année en cours (en dehors des festivités que l'on n'a pas besoin de médiatiser parce que devenues des rendez-vous incontournables et sans saveur) consistent en quelques actions dont celle de la réalisation de cinq nouvelles bibliothèques, dont trois communales, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, le lancement annoncé des projets de réalisation de huit auberges et maisons de jeunes et trois campings, également inscrits dans le plan quinquennal, la construction d'un village de l'artisanat à Aïn El Turck et la réouverture de la salle Antique (qui subit des travaux de réaménagement) et de nouveaux espaces destinés à la numismatique au musée Ahmed- Zabana. De son côté, la Cinémathèque a inauguré l'année par une rétrospective des films algériens portée notamment par Salut Cousin de Merzak Allouache, Bâton rouge de Rachid Bouchareb et Les Folles années du twist de Mahmoud Zemmouri. Rien de bien captivant, somme toute.Et c'est peut-être du côté livresque que vient la nouveauté - à défaut de la fraîcheur - avec l'édition prévue de plusieurs nouvelles publications sur l'histoire, les sites et la culture de la ville de Tlemcen. La direction des éditions les trois Pommes signale que ces livres - qui entrent dans le cadre de la préparation de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» - évoquent les grands noms de Tlemcen tels le poète Ibn Khamis, les musiciens Is'hak El-Maoussimi et Zirieb ou encore les combattants de l'islam que furent Tarek Ibn Ziyad et Moussa Ibn Noussayr, et des sites historiques comme Rechgoun, Ghazaouet ou encore Marsat Ben M'hidi.A moins d'un miracle - mais on le sait, les miracles n'existent plus -, la wilaya d'Oran est encore une fois appelée à revivre une année culturelle où la monotonie le disputera au néant.