Le système de sécurité sociale dans plusieurs pays du monde ne se base pas uniquement sur les cotisations pour s'alimenter. Il faut savoir qu'il a d'autres sources de financement. Aujourd'hui, nous voulons nous imprégner de ces expériences et de ce mode d'emploi afin de trouver d'autres financements pour notre système de sécurité sociale. » Ce sont là les propos tenus hier par Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, lors de la cérémonie d'installation de la commission de réflexion sur le financement de la sécurité sociale. Est-ce à dire que les caisses de la sécurité sociale courent à terme un danger ? Difficile à dire. M. Louh n'a pas voulu s'étaler sur la question. Mais une chose paraît certaine, la commission dont il a parlé sera bien chargée de réfléchir à d'autres sources de financement du système de sécurité sociale qui s'ajouteraient aux cotisations des travailleurs. Il s'agira donc pour cette structure de soumettre des propositions et de trouver impérativement les voies et moyens pour aider le système de sécurité sociale à maintenir son équilibre. La commission est composée de représentants des ministères du Travail, des Finances et de la Solidarité nationale, de trois experts en économie, en gestion et en dépenses de santé, de représentants du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, d'un représentant de l'UGTA et de la Confédération du patronat, des directeurs généraux adjoints de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), la Caisse nationale des non salariés (Casnos), la Caisse nationale de retraite (CNR) et la Caisse nationale d'assurance chômage. La commission ne dispose que d'un délai de six mois pour soumettre son rapport et ses propositions de réforme du financement du système de sécurité sociale au ministre du Travail. La commission peut faire appel à tout expert qu'elle jugera nécessaire à l'accomplissement de ses missions. « La commission examinera les sources actuelles de financement de la sécurité sociale et tirera profit des expériences internationales en la matière. J'ai installé la commission pour qu'elle se penche sur la question, je n'ai aucune idée sur les créneaux qu'elle prospectera », a indiqué M. Louh en expliquant que cette opération entre dans le cadre des réformes introduites au système afin de l'adapter aux mutations socioéconomiques enregistrées dans le pays. Toutefois, et pour mettre fin à toute ambiguïté, le représentant du gouvernement a rappelé que le système de sécurité sociale demeurera attaché aux mêmes principes reposant sur la solidarité et le système de contractualisation : « La dimension sociale reste essentielle et elle est prise en considération dans la politique de l'Etat algérien », a insisté M. Louh. Concernant les réformes dans le secteur de la sécurité sociale, le ministre a fait part du lancement d'ici deux mois de la contractualisation avec les médecins, précisant que cette opération sera appliquée progressivement dans les wilayas pilotes ayant mis en application la carte magnétique Chifa. Cette opération fait suite à celle portant sur la contractualisation avec les pharmacies. En détaillant les dépenses de la sécurité sociale, M. Louh a rappelé que 135,5 milliards de dinars sont destinés au secteur de la santé dont 54 milliards de dinars sont réservés uniquement aux médicaments. En 2007, 60,6 milliards de dinars ont concerné le remboursement des médicaments. Sur un autre registre, le ministre du Travail a évoqué la nouvelle politique de l'emploi. Un dossier en phase de finalisation et qui sera soumis dans au moins vingt jours au Conseil du gouvernement. La nouvelle politique est axée principalement, selon M. Louh, sur le secteur économique et la formation au profit des chômeurs en vue de les intégrer dans le marché du travail, de faciliter la création d'activités au profit des jeunes et de lever les contraintes bancaires en matière de financement. La nouvelle politique de l'emploi repose également sur un système de contrôle et de gestion clair visant à encourager les métiers et à accorder davantage d'intérêt aux régions déshéritées au niveau du chef-lieu de wilaya.