Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'émiettement des programmes d'aide aux jeunes et la mauvaise gestion des dispositifs, conjugués à l'incompétence de la plupart des gestionnaires, sont à incriminer dans l'absence d'efficacité et de résultats dans la prise en charge des jeunes sur le terrain de la réalité sociale.Des changements au sein des structures de gestion des dispositifs des jeunes sont impératifs. Il est vrai que les Algériens ne vivent pas les mêmes conditions que leurs frères tunisiens. Seulement, il existe des failles importantes à tous les niveaux de gestion des dispositifs destinés aux jeunes. Cela à commencer par l'Ansej à la wilaya d'Oran qui est gérée depuis plus de deux décennies par le même directeur, sans que des résultats palpables soient constatés sur le terrain. Ne serait-ce que par souci d'efficacité et de renouveau, les responsables de l'Ansej au niveau national se devaient de procéder à des changements périodiques et pertinents à l'échelle nationale. L'Ansej doit se défaire de ses pesanteurs politico-partisanes dans le choix de ses gestionnaires. Il y a quelques jours, les responsables de la Direction de l'action sociale (DAS) et ceux de l'emploi ont annoncé la consécration, respectivement, de 12 000 postes d'emploi temporaires et de 20 000 autres emplois, toutes catégories confondues, moyennant des salaires entre 10 000 et 12 000 DA par mois. Les communes ont également bénéficié d'un programme d'emploi dans le cadre du dispositif DAIP à hauteur de 1 000 postes par commune sur la base d'une convention intersectorielle au profit des jeunes. Seulement, l'efficacité et l'honnêteté dans le pilotage de ces dispositifs manquent cruellement. Les autres dispositifs destinés à l'insertion professionnelle des jeunes sont tout autant à incriminer dans la wilaya d'Oran, car les chiffres communiqués n'expliquent pas le fossé existant et l'écart considérable entre la réalité et les statistiques. Parallèlement, il n'existe pas d'associations de jeunes porteurs de projets qui seraient à même d'accompagner ces centaines de jeunes qui rêvent de mettre à exécution leurs projets et qui pourraient éventuellement mettre en exergue les complications qui les guettent dans l'exécution de leurs projets respectifs. Gestion opaque des fonds à destination de la jeunesse Il y a quelques jours, le wali d'Oran, Boudiaf Abdelmalek, avait regroupé l'ensemble des associations et des comités de quartier, en vue d'une consultation large et efficiente autour des préoccupations et du rôle à jouer en faveur d'une insertion des jeunes. Cette réunion intervient à la suite des incidents qui ont marqué plusieurs endroits de la wilaya et auxquels des centaines de jeunes ont pris part. Seulement, une majorité d'associations qui exercent au nom des jeunes de la wilaya ne sont là que par opportunisme, visant les avantages et les entrées dans les arcanes politico-partisanes. D'autres, par contre, ont trouvé l'astuce et s'occupent davantage de leur progéniture à travers des fonds européens et autres dont la destination et la gestion restent une véritable énigme. Le bureau des associations de la wilaya d'Oran est tout aussi comptable et responsable de cette situation inexpliquée où des fonds colossaux sont alloués, annuellement, aux associations par les budgets de la wilaya, les communes et autres ministères, mais sans aucun résultat. Pour ce qui est des comités de quartier et autres associations de cité, c'est la même situation qui est à déplorer. Ces dernières ont fait main basse sur les maisons de jeunes et autres centres culturels, appliquant une exclusion sélective dans les quartiers. Des programmes ambitieux à conforter à la DJS Fort heureusement, il existe des initiatives embryonnaires ou plutôt à petite échelle qui doivent être cautionnées et consolidées sur le terrain. Ce sont les programmes d'animation et d'activités récréatives et de loisirs menés par les services de la Direction de la jeunesse. M. Cherdoudi Hadj, chef de service de la jeunesse à la DJS d'Oran, nous confie que «ces programmes sont destinés aux jeunes exclusivement. Ce sont des programmes variés et très denses échelonnés à l'année. Notre avantage, c'est que nous disposons de moyens et d'infrastructures qui nous permettent de mener à bien ces programmes en faveur des jeunes», dira-t-il. Il y a lieu de noter que le service de la jeunesse de la DJS prend en charge, annuellement, un programme d'animation comportant des échanges de jeunes interwilayas, des salons nationaux et régionaux dédiés à la création et aux activités des jeunes, des festivals de musique de jeunes ou de sport, des concours de jeunes créateurs d'affiches et de travaux divers, etc. Des stages d'animateurs de colonies de vacances, des stages de cerfs-volants, des programmes d'animation de communes, jumelage, aide et soutien à la création de groupes de musique et de chorales dans les maisons de jeunes, etc. Cela sans compter les activités de sport et de loisirs qui sont menées sur l'année.