De notre correspondant à Constantine A. Lemili La nature a horreur du vide, dit-on, et c'est quelque part de ce vide que l'un des agents parmi les plus actifs de la Seaco a profité pour occuper la première place en matière de contestation syndicale. La Tribune, qui a largement rendu compte ces derniers jours des troubles latents laminant les entreprises du secteur économique dans la wilaya de Constantine, a eu à prendre comme argent comptant les propos tenus ici et là par des syndicalistes qui mettaient à profit la tribune qui leur était offerte par le secrétariat de wilaya de l'UGTA pour considérer les actions de ces derniers comme ne souffrant d'aucune équivoque compte tenu du caractère officiel dans lesquelles elles ont pris naissance et se déroulaient.Or, s'agissant de la Seaco, la section syndicale de l'entreprise est sortie de sa réserve et ses représentants ont pris attache avec nous, jeudi dernier, pour disqualifier la personne qui s'autoproclamait «secrétaire légitime du syndicat» et en apporter toutes les preuves matérielles, d'autre part.MM Djamel C. et B. Abderezak, respectivement représentant des travailleurs de la wilaya de Mila et secrétaire à l'organique du syndicat d'entreprise, documents à l'appui, ont démonté l'une après l'autre toutes les allégations formulées jusque-là par Mehazem B. qui les avait alors traités de «syndicalistes fantoches». Force est de reconnaître au vu des documents dont nous disposons qu'il serait difficile, pour le moins, d'objecter une quelconque dénégation sur l'authenticité de l'organe qui active à l'heure actuelle, d'autant plus que cette reconnaissance s'appuie sur une correspondance (166 du 14 septembre 2010) adressée au directeur général de la Seaco dans laquelle il est nettement signifié, en réponse à une autre correspondance adressée par l'administration à la Centrale syndicale : «Nous vous confirmons par la présente que seul le syndicat installé par la Fédération nationale des travailleurs de l'hydraulique est habilité à représenter les travailleurs dans votre entreprise.» La réponse est signée par le secrétaire national chargé des relations extérieures et de l'émigration. Au-delà de cette confirmation et de la valeur qu'elle pourrait avoir aux yeux des différents acteurs selon qu'ils se situent directement ou en marge du conflit entre deux syndicats, il y a lieu de concéder que nos interlocuteurs, en l'occurrence MM Djamel C. et Abderezak B., se font également forts de deux décisions de justice, l'une en première instance et l'autre en appel, où l'autoproclamé SG de l'organe des travailleurs est purement et simplement débouté.D'ailleurs, à ce sujet, les deux syndicalistes que nous avons rencontrés regrettent «toute cette perte de temps qui, en réalité, n'a fait que pénaliser les travailleurs, sachant qu'elle a mis en sursis toutes nos démarches en vue d'aboutir à la conclusion d'une convention collective et l'établissement d'une nomenclature des postes, outils essentiels pour l'obtention et la préservation des droits des travailleurs mais également de feuille de route en matière d'obligations». Nos interlocuteurs ajoutent : «C'est d'ailleurs l'intérêt primordial que nous avons accordé à ces dossiers qui a fait que nous nous sommes plutôt concentrés sur une action palpable importante que de nous orienter sur des combats d'arrière-garde et une manipulation organisée de l'extérieur contre l'entreprise. Cela étant, nous sommes là parce que investis de la confiance des travailleurs, et ce ne sera que pour eux, en particulier, et pour la préservation de l'outil de travail qu'est l'entreprise, en général, que nous militerons. Le reste n'étant que peccadille.»Avant de conclure, il y a lieu de rappeler que si les syndicalistes de la Seaco ont décidé de sortir de leur réserve, c'est également et sans doute à la suite de l'absence des cadres de la direction au dernier forum de la radio locale. Toutes les spéculations ont tourné autour du «forfait» de l'équipe dirigeante à l'émission et la Tribune s'est fait l'écho des différentes supputations. Or, quarante-huit heures après l'émission, nous avons réussi à obtenir l'un des cadres de la Seaco qui justifiera cette défection par le fait que «l'invitation était faite au nom de l'ADE et non de la Seaco». Ce qui nous sera d'ailleurs confirmé par l'animatrice de l'émission avec cette appréciation personnelle : «C'est à mon avis rien qu'un prétexte et même si c'était l'ADE qui était invitée, les représentants de la Seaco n'avaient qu'à venir.» Ce qui est très peu probable et ne tient forcément pas la route. C'est un peu comme si, dans une émission du genre, l'invité serait Air Algérie et ce serait la Cnan qui répondrait à l'invitation.En tout état de cause, il n'en sera jamais assez dit, mais toutes les turbulences qui balaient les entreprises et les syndicats qui les représentent sont à mettre sur le compte de celles qui agitent l'Union de wilaya de l'UGTA.Que les parties en conflit appartiennent aux réputés légitimistes et/ou opportunistes, les acteurs des unes et des autres usent et abusent de tous les expédients pour se torpiller mutuellement, quitte pour cela à fouler aux pieds lois, textes, engagement syndical et morale.