Le Réseau méditerranéen de la santé animale (Remesa) tient depuis hier à Alger sa quatrième réunion de deux jours avec à l'ordre du jour la problématique du manque de financement pour mener une lutte efficace contre les maladies animales qui menacent les continents africain et européen. Les représentants des pays membres ont décidé d'élargir le réseau à d'autres pays méditerranéen et d'admettre les pays de l'Union africaine. «Cette initiative a de fortes chances d'être adoptée», a indiqué le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Bouguedour, car «le réseau a déjà eu la caution de l'Union européenne et celle de l'Union du Maghreb arabe». Il a aussi tenu à rappeler que «Remesa a besoin de l'adhésion d'autres pays pour assurer les financements nécessaires à ses activités». «Sans argent, on ne peut ni avancer ni tracer d'autres objectifs», a-t-il souligné. Il a aussi fait savoir que le réseau avait déjà obtenu des financements pour l'année 2011 et que les membres devraient discuter durant leur réunion à Alger de la collecte des fonds nécessaires pour 2012.De son côté, le chef des services vétérinaires français, M. Jean-Luc Angot, a déclaré à la presse que la France, l'Italie et l'Espagne avaient mis à la disposition du Remesa des fonds pour pouvoir mettre en place, en collaboration avec l'Organisation internationale de la santé animale (OIE) et la FAO, des actions à moyen et long terme pour protéger la zone méditerranéenne des maladies animales. Le représentant français a précisé que l'appui des pays de la rive nord concerne aussi le volet technique tel que l'envoi d'experts. Soulignons que les participants à la réunion d'Alger vont relancer les discussions sur le niveau de priorité de certaines maladies qui menacent les pays de la Méditerranée, que les membres avaient ciblées en 2010 à Saragosse (Espagne), telles que la langue bleue, la fièvre aphteuse et la grippe aviaire, en vue d'élaborer un plan d'action pour améliorer les services vétérinaires, le jumelage des laboratoires et le réseau d'épidémie-surveillance, et ce, à travers la création de sous-réseaux au sein du Remesa.La réunion d'Alger, qui se termine aujourd'hui, devrait aboutir, selon Bouguedour à «une stratégie commune pour combattre des maladies qui pourraient entraîner des problèmes aux animaux et, à travers eux, bloquer les marchés entre les pays des deux rives de la Méditerranée». On apprendra lors des interventions que 75% des maladies transmises à l'homme proviennent de maladies touchant les animaux, d'où l'intérêt d'un déploiement du Remesa.Rappelons enfin que le réseau Remesa a été créé en 2008 et compte actuellement 10 pays (les cinq de l'UMA, plus l'Egypte, et quatre du sud de l'Europe : France, Portugal, Italie et Espagne). Z. A.