Les Libanais doivent encore attendre une dizaine de jours pour connaître le futur gouvernement que le Premier ministre désigné, Najib Mikati, n'arrive toujours pas à former, comptant sur la «participation» du camp de son prédécesseur Saad Hariri pour mener à bien son entreprise. Une tâche qui n'est pas de tout repos puisque le camp Hariri n'a pas encore pris de décision définitive à ce sujet. M. Hariri, jusque-là, a affirmé qu'il ne participerait pas au futur gouvernement tant que M. Mikati n'est pas décidé à «clarifier sa position» à l'égard du Tribunal spécial du Liban (TSL), à l'origine de la chute de l'ancien gouvernement de la coalition. «Le gouvernement reste engagé à respecter le protocole qui le lie aux Nations unies à propos du Tribunal», a dit M. Mikati, ajoutant : «Je ne veux être l'otage d'aucun camp.» Le gouvernement de Saad Hariri avait été dissous suite au retrait des dix ministres du parti chiite le Hezbollah et de ses alliés du Parti socialiste progressiste druze, dirigé par Walid Jomblatt. Suite à quoi le président du Liban Michel Sleimane a désigné M. Mikati qui fait le consensus au sein des opposants à Hariri. En dépit de la complexité de la situation, l'actuel Premier ministre se montre confiant quant à la coopération du camp Hariri. Tout en refusant de s'engager sur une date, Najib Mikati affirme avoir «très bon espoir de parvenir à former mon gouvernement avec la participation du camp de Saad Hariri». Dans un entretien au quotidien français le Figaro, M. Mikati a déclaré hier que «ce camp n'a jamais émis de réserves concernant mes convictions ou mes positions politiques. Les critiques émises concernent la façon dont s'est déroulée ma nomination». De son côté, le leader du Parti des forces libanaises, Samir Geagea, n'a pas encore pris sa décision. Il conditionne en fait sa participation au prochain gouvernement par ce qui sera décidé par ses partenaires au sein du groupe du 14 Mars. «Au sein du 14 Mars, nous avons tous de l'estime pour le Premier ministre désigné Nagib Mikati, mais nous savons tous comment se sont déroulées les consultations parlementaires. Mais compte tenu de l'étape délicate que nous traversons, nous voulons avoir l'esprit tranquille et nous avons décidé d'amorcer des contacts avec M. Mikati», a expliqué Samir Geagea, cité par le quotidien local l'Orient le jour. Pour rappel, le TSL était sur le point d'accuser des membres du Hezbollah qui seraient impliqués dans l'assassinat en 2005 à Beyrouth de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. L. M.