Les Libanais commencent à s'impatienter devant le vide politique qui caractérise le pays depuis la chute, début janvier, du gouvernement de l'ancien Premier ministre Saad Hariri. Le Premier ministre désigné, Najib Mikati, poursuit toujours ses consultations avec les différents acteurs politiques qui se radicalisent de plus en plus. Même si M. Mikati s'est fixé pour délai la date du 14 février pour annoncer la formation de son gouvernement, il affirme toutefois ne pas se conformer à un calendrier établi puisqu'il n'existe aucune loi au Liban qui le lui impose. Mikati a précisé dans une déclaration à la presse qu'il ne se précipitera pas et n'avancera pas de façon non étudiée, en soulignant qu'il s'efforce à trouver une formule qui réponde aux attentes de tous les Libanais, a rapporté l'APS. «L'impératif, c'est d'être patient car l'enjeu n'est pas seulement de former un gouvernement, mais de mettre en place une équipe homogène capable de faire face aux difficultés au Liban et dans la région», a-t-il souligné. Le Premier ministre désigné souhaite, en fait, aller vers la formation d'un gouvernement qui, selon ses dires, réponde aux attentes du peuple libanais affrontant en ce moment de graves difficultés socio-économiques. Mais le camp du 14 Mars demeure inflexible et veut du concret pour envisager une quelconque participation au futur gouvernement que le président Michel Sleimane souhaite pluraliste et représentatif de toutes les tendances politiques du pays. Réuni lundi soir, sous la présidence de Fouad Siniora, le Courant du Futur du camp Hariri a affirmé attendre la réponse de M. Mikati concernant les conditions qu'il a posées en vue d'intégrer la prochaine équipe gouvernementale, a indiqué la presse libanaise. «La commémoration de l'anniversaire de l'assassinat du président martyr Rafic Hariri coïncide avec une période qui connaît plusieurs défis au niveau régional et national, exprimant la certitude que tous les martyrs et les leaders qui ont marqué la révolution des Cèdres sauront préserver les acquis de cette révolution», a déclaré M. Siniora, précisant que le bloc du Futur garde toujours son «attachement à l'arabité, à la démocratie du Liban ainsi qu'au principe de la coexistence intercommunautaire islamo-chrétienne que le bloc place en tête de ses priorités et qu'il défend ardemment». Autrement dit, le camp Hariri ne veut rien céder au Hezbollah qui rejette le Tribunal spécial du Liban qui a pour mission d'enquêter sur l'affaire de l'assassinat en 2005 à Beyrouth du Premier ministre Rafic Hariri. Ce qui impliquerait que le futur gouvernement tardera sûrement à venir. L. M.