Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé un Proche-Orient «débarrassé» des Etats-Unis et d'Israël, dans un discours prononcé devant une foule immense rassemblée à Téhéran pour commémorer le 32e anniversaire de la révolution islamique. «On verra bientôt un nouveau Proche-Orient sans les Américains et sans le régime sioniste, et dans lequel les oppresseurs n'auront aucune place», a affirmé Ahmadinejad, commentant les révoltes populaires en Egypte et en Tunisie. «Si vous voulez que les peuples vous fassent confiance, cessez d'intervenir dans leurs affaires.» Peu avant son discours, il avait réaffirmé à la télévision que les révoltes en Tunisie et en Egypte étaient la conséquence de la révolution iranienne de 1979, une thèse abondamment développée par tous les dirigeants iraniens au cours des dernières semaines. «Le message de la révolution islamique a été transmis durant les trente-deux dernières années au monde et les esprits et les cœurs sont réveillés maintenant», a-t-il estimé. Ahmadinejad a prononcé son discours devant une foule immense rassemblée sur la grande place Azadi (liberté) au centre de Téhéran, qui scandait des slogans de soutien aux révoltes en Egypte et Tunisie et lançait «Mort à Moubarak» aux côtés des traditionnels «Mort à l'Amérique» et «Mort à Israël». Comme chaque année pour l'anniversaire de la révolution islamique, des centaines de milliers de personnes sont mobilisées à Téhéran, agitant drapeaux iraniens et portraits de l'imam Khomeiny, le fondateur de la République islamique, et de l'ayatollah Ali Khamenei, actuel guide suprême. Des manifestations identiques ont été organisées à travers le pays. Le président Ahmadinejad, comme lors de la plupart de ses interventions, a également évoqué dans son discours le conflit entre l'Iran et les grandes puissances à propos du programme nucléaire iranien qui inquiète les Occidentaux. «Elles ont essayé de nous empêcher de maîtriser l'énergie nucléaire, mais elles ont échoué. Nous maîtrisons totalement le cycle du nucléaire», a-t-il affirmé. «Les sanctions internationales contre l'Iran ont échoué», a-t-il réaffirmé. «Si [les grandes puissances] choisissent la voie de la coopération à la place de la confrontation, nous l'accueillerons favorablement. Sinon, le peuple iranien n'a aucun besoin d'elles.» R. I.