La terrible répression menée par le régime libyen contre la contestation interne a suscité une indignation quasi unanime de la communauté internationale et les réactions vis-à-vis de la crise libyenne se succèdent. En effet, plusieurs puissances mondiales n'ont pas attendu longtemps pour dénoncer le génocide subi par le peuple libyen par leur dictateur sanguinaire Kadhafi. Hier, le président américain Barack Obama a parlé de «violences atroces». Le président américain Barack Obama, qui s'est exprimé publiquement à propos de la situation en Libye, a même appelé le monde à s'unir contre une violence qualifiée de «scandaleuse». Les auteurs des exactions, disait-il, devront être «tenus responsables» de leurs actes. Le régime de Mouammar Kadhafi devra affronter les conséquences qu'entraînent les violations continues des droits de l'Homme, selon la même source. Barack Obama a également annoncé qu'il enverrait sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Genève, après-demain lundi, pour participer à une réunion du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU consacrée à la Libye. Du côté du Vieux Continent, un projet de résolution franco-britannique sur la Libye, qui réclame un embargo total sur les armes et des sanctions, devait être au menu de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui devait se réunir, hier, à New York. Selon la ministre française des Affaires étrangères Mme Michèle Alliot-Marie, ledit «projet de résolution demande également la saisine de la Cour pénale internationale pour crime contre l'humanité». «La situation en Libye est particulièrement dramatique, et il ne peut pas y avoir d'impunité sur ces choses-là», a-t-elle poursuivi sur la radio France Info. «On a décidé de passer aux actes, et c'est à l'initiative de la France et à la demande du président de la République que le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunira aujourd'hui [hier ndlr]. Et dans le projet franco-britannique, nous avons demandé que la résolution prévoie un embargo total sur les armes, des sanctions et la saisine de la Cour pénale internationale pour crime contre l'humanité», a-t-elle précisé. Par ailleurs, le Conseil des droits de l'Homme a ouvert hier une session extraordinaire à Genève pour condamner les violations massives en Libye et créer une commission d'enquête internationale. Le projet de résolution présenté par l'Union européenne (UE) prévoit de suspendre Tripoli du Conseil, au sein duquel elle avait été élue en mai dernier. «Cette session spéciale est due à l'impulsion des Européens, avec un large soutien transrégional. Elle doit permettre au Conseil de réagir face aux très graves violations des droits de l'Homme constatées en Libye», a expliqué l'ambassadeur français auprès de l'ONU à Genève. Parmi les pays qui appuient la démarche de l'UE figurent notamment les Etats-Unis, la Jordanie, le Qatar, la Norvège, la Suisse, la Turquie, le Japon, l'Argentine, le Pérou (Quito a rompu avant-hier ses relations diplomatiques avec le régime de Kadhafi, en protestation des violences contre le peuple libyen), le Mexique et le Brésil, a-t-il précisé. L'Union européenne est, quant à elle, sur le point de décider des sanctions à l'encontre du colonel Mouammar Kadhafi. S. B.