Il pourrait y avoir des facteurs bloquants, des difficultés dans la politique de l'exportation des hydrocarbures de l'Algérie, sur le long terme, selon Claude Mandil, ex-directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), présent hier au Forum d'Alger, un espace de débats et d'échanges organisé par le journal Liberté. M. Mandil a expliqué cela par le fait que les marchés les plus proches de l'Algérie sont ceux des Etats-Unis et de l'Europe. Seulement, a-t-il ajouté, ces marchés vont stagner sur le long terme et, par conséquent, il faudra dans pareille situation trouver des débouchés de rechange. Claude Mandil recommande à l'Algérie de dégager des pistes d'exploration en direction de l'Asie, un marché émergent demandeur d'énergie dans les années à venir. C'est, a-t-il ajouté, une destination intéressante pour l'Algérie, sauf qu'elle est onéreuse parce que lointaine. Claude Mandil a étalé une série de données sur les tendances lourdes en matière de consommation d'énergie dans le monde sur des scénarios conçus par l'AIE. Ainsi, la consommation va augmenter d'ici à 2035, tirée par les économies émergentes (Chine, Inde…). La Chine tient et tiendra toujours - dans les prochaines années - le haut du pavé en matière de demande pétrolière. En proportions, elle va consommer 32% de l'offre pétrolière mondiale, loin devant les Etats-Unis (18%, l'UE 8%). Le point de vue de l'ex-DG de l'AIE ne s'éloigne pas du raisonnement développé par Ali Hached, conseiller et représentant du ministre de l'Energie et des Mines, au cours de cette rencontre. Ali Hached a souligné qu'il y aura encore du pétrole et du gaz (classiques) et qu'il ne croit pas à la raréfaction de ces ressources dans le long terme. Cela fait des années que l'Opep existe, exportant des quantités considérables (25 millions de barils par jour, parfois plus) et pourtant, il y a toujours du pétrole. Sur la question de l'évolution des prix du pétrole, Ali Hached s'est montré «avare» en hypothèses. Tout comme Claude Mandil d'ailleurs, même si ce dernier a estimé que l'indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole n'est pas une bonne chose et qu'il faudra aller vers d'autres paramètres de calcul tels que les tarifs de l'électricité, par exemple. Le chapitre électricité, le président directeur général de Sonelgaz en a parlé, à la faveur de ce forum. Noureddine Bouterfa a noté que personne ne peut se passer de l'électricité, mais que ce n'est pas tout le monde qui y a accès. M. Bouterfa a mis en avant l'existence d'une sorte de discrimination quant à l'accès aux équipements et à la technologie, en dépit du foisonnement de discours sur le transfert de technologie.