De notre correspondant à Constantine A. Lemili Le personnel de la SEACO a entamé une protestation sur leur lieu de travail depuis dimanche dernier. Ce mouvement spontané qui, au départ, a échappé à la section syndicale de l'entreprise a, par la suite, été encadré par cette dernière qui s'est faite porteuse des revendications brandies par les travailleurs. Des revendications tournant autour d'un réajustement des situations individuelles des travailleurs par rapport à leur ancienneté dans l'entreprise et, ce faisant, une évolution dans la carrière selon que l'un d'eux aurait atteint l'apogée de sa présence à un poste donné. Ceci conformément à des dispositions conventionnelles établies entre ce qui est l'ADE, l'entreprise mère des travailleurs, et la SEACO, entreprise où ils ont été versés.Il semblerait, selon un cadre que nous avons contacté sur place, que «le président du conseil d'administration aurait d'ores et déjà donné son aval pour une étude au cas par cas de cette revendication» et d'ajouter : «En fait, elle va être appliquée dans la mesure où les cas posés sont authentiques et donc logiquement régularisables au vu de la réglementation interne.»Toutefois, il y a une autre revendication qui pourrait avoir beaucoup de mal à passer et surtout à être suivie d'effet et qui consisterait en la mise en congé de quatre directeurs de l'entreprise, en l'occurrence ceux des ressources humaines, de l'assainissement, de la clientèle (un binôme). Les travailleurs, ou du moins leur syndicat, en seraient même arrivés à proposer leur remplacement par des cadres «marginalisés depuis des années et souvent mis au placard parce qu'ils n'entraient pas dans la grille de lecture de la direction de la SEACO et plutôt réputés pour leur indocilité».Joint au téléphone, M. Valin, directeur général de la SEACO, a tenu à souligner son «incompréhension de ce que je considère beaucoup plus comme une saute d'humeur qu'une revendication légitime telle qu'en disposent les lois de la République. Et comble de l'ironie, c'est que rien ne présageait ce cas de figure dans la mesure où, la veille, nous venions de finaliser la convention collective qui se trouve actuellement soumise au conseil d'administration pour sa ratification». Notre interlocuteur se dit d'autant plus désappointé qu'«une telle situation n'est pas pour rendre service à une entreprise qui peut se targuer d'avoir recruté des centaines de travailleurs depuis qu'elle est entrée en activité». Soulignons que les protestataires en seraient arrivés à empêcher d'autres travailleurs d'accomplir leurs tâches en paralysant notamment certains chantiers. Quant à la revendication des protestataires consistant à demander le départ des quatre cadres précédemment évoqués, «elle n'est franchement pas d'actualité et ne se justifie pas. Il s'agit de cadres très compétents, qui ont fait leurs preuves au poste en accomplissant au mieux leurs missions, très souvent au détriment de leur propre vie privée». Rappelons enfin que la SEACO a un syndicat bicéphale, celui toléré par la direction de la SEACO depuis que la Centrale syndicale l'a nommément communiqué par correspondance à l'entreprise et un autre qui tente, vaille que vaille, via la justice, de le disqualifier. En tout état de cause, le DG de la SEACO a tenu à nous confirmer qu'il «avait le partenaire social que reconnaissait la tutelle, je n'ai pas à entrer dans une diatribe syndico-syndicale où les intérêts individuels semblent prendre le pas sur la raison. En attendant, s'agissant des revendications, nous n'avons encore rien reçu, d'où notre incompréhension de ce mouvement qui reste à nos yeux unilatéral et engagé sans concertation», autrement dit la Centrale syndicale.