Photo :S. Zoheir Par Smaïl Boughazi L'un des piliers du développement économique est l'emploi. Il s'agit, en effet, d'un élément crucial dans les politiques publiques mais aussi d'un objectif à atteindre. Depuis quelques années, les formules destinées à l'insertion des jeunes dans le monde du travail pullulent au point que l'on n'arrive même pas à les différencier. En fait, l'objectif tracé par les pouvoirs publics est clair : créer un maximum d'emplois et densifier le tissu des PME dans les différents secteurs d'activité. Les opérateurs économiques n'ont cessé d'appeler à l'amélioration de leur environnement. Par le passé, les pouvoirs publics avaient misé sur l'emploi direct. En d'autres termes, la tâche revenait aux organismes et entreprises publics appelés à recruter. Cette formule a montré ses limites. Et c'est la raison pour laquelle une nouvelle ère a vu le jour. L'Etat a opté pour d'autres formules qui consistent à injecter de l'argent dans le circuit économique et, par ricochet, permettre aux opérateurs et aux entreprises de recruter. Ces différentes politiques d'emploi ont également montré leurs limites. Les intervenants l'ont reconnu à maintes reprises bien que certains dispositifs aient attiré beaucoup de jeunes à l'image de l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'insertion des jeunes). Ce dispositif, qui a touché dès son apparition le secteur du transport, a permis à bon nombre de jeunes d'intégrer le monde du travail et de créer leurs propres entreprises. Anciens dispositifs Cependant, les chiffres disponibles, selon des économistes, montrent que les entreprises créées dans ce cadre arrivent difficilement à survivre et que le taux de mortalité frôle les 50%. Les responsables expliquent que cet échec est dû en partie au non-accompagnement des jeunes dans leurs projets. L'autre formule mise en place par le gouvernement est le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) sous forme de trois contrats d'insertion, notamment le CID (contrat d'insertion des diplômés), le CIP (contrat d'insertion professionnelle) et le CFI (contrat de formation insertion). Ce nouveau diapositif a pris en considération l'aspect expérience qui pose souvent problème aux nouveaux diplômés confrontés aux exigences des employeurs. Parallèlement à ces dispositifs, citons aussi les contrats d'insertion des diplômés, le dispositif Cnac (Caisse nationale d'allocation chômage), le microcrédit, les 100 locaux par commune, l'Anem (Agence nationale de l'emploi) et l'Angem (l'Agence nationale pour la gestion du microcrédit). Avec tous ces dispositifs, le gouvernement s'est fixé comme l'objectif de créer 3 millions d'emplois. Les économistes, qui demeurent réservés quant à l'efficacité de ces diapositifs, préconisent un traitement différent en agissant sur les secteurs productifs. En fait, actuellement, hormis l'agriculture et les travaux publics, le secteur des services reste l'un des plus gros employeurs. On explique ainsi que le secteur productif, vu sa faiblesse, n'arrive pas à absorber les vagues de diplômés. On recommande de la sorte de donner la priorité à la création des PME ainsi qu'à leur accompagnement. Accompagner les porteurs de projets Plusieurs banques ont lancé à ce titre des fonds d'investissement au niveau local pour aider les porteurs de projets et les PME à se frayer un chemin dans leurs créneaux respectifs. Ces fonds, au nombre de 48, qui couvriront la totalité du territoire national, seront sollicités par les PME et les jeunes entrepreneurs porteurs de projets pour une prise de participation dans le capital social de l'entreprise ou une restructuration. Des filiales des banques associées à cette formule vont accompagner les PME et leur offrir le savoir-faire requis pour élargir leurs activités. Outre les différents diapositifs mis en branle par l'Etat, des mesures incitatives ont été annoncées récemment. Le gouvernement a décidé d'alléger, en fait, les charges patronales qui passeront de 56 à 80% dans les wilayas du nord du pays, et de 72 à 90% dans les wilayas des Hauts Plateaux et du sud du pays, d'accorder des crédits à taux bonifié et à terme qui seront mis à la disposition des unités industrielles agroalimentaires. Pour les dispositifs d'aide à la création propre d'activités et d'emplois par le biais des micro-investissements, le gouvernement avait décidé de réduire le montant de l'apport personnel au titre du financement de l'investissement (ramené de 5 à 1% pour les investissements ne dépassant pas 5 millions de dinars et de 10 à 2% pour les investissements allant jusqu'à 10 millions de dinars), d'élargir le seuil maximal de bonification des taux d'intérêt sur le crédit bancaire qui passera à 80% au Nord et de 95% au Sud et dans les Hauts Plateaux, d'octroyer un crédit supplémentaire sans intérêts de 500 000 DA pour la location du local destiné à l'activité ou pour l'acquisition d'un véhicule aménagé en atelier lorsqu'il s'agit d'une activité professionnelle exercée par les diplômés de la formation professionnelle, de relever de 30 000 DA à 100 000 DA le montant du crédit sans intérêts alloué pour l'acquisition de matières premières et de 400 000 DA à 1 million de dinars le montant du crédit destiné à l'acquisition de petits matériels et d'équipements pour les personnes désireuses d'exercer une activité manuelle. Les diplômés universitaires et les techniciens supérieurs placés auprès d'un opérateur économique durant trois années conserveront la même contribution publique à leur salaire de poste au lieu du système actuel basé sur une réduction annuelle progressive. Il s'agit là de correctifs apportés aux différents diapositifs déjà en place dans l'optique de leur donner un nouveau souffle.