Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Dans une déclaration à la radio nationale, le ministre des Finances M. Karim Djoudi a mis fin à toutes les rumeurs annonçant le retour au crédit à la consommation. Supprimé dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009), le crédit à la consommation ne sera pas rétabli de sitôt. Son retour dépend de la mise en place d'une condition, à savoir l'émergence d'une industrie automobile nationale. «Il y a un certain nombre de projets d'automobiles actuellement en discussion entre le gouvernement algérien et les producteurs. A partir du moment où ces projets seront réalisés, nous aurons même à accompagner cela par la mise en place (...) de crédit à la consommation pour l'acquisition de véhicules fabriqués sur le marché domestique», a déclaré M. Djoudi à la Radio nationale, avant de rappeler les raisons qui ont poussé le gouvernement à supprimer les crédits à la consommation. En clair, ceux qui sont intéressés par l'achat d'une voiture via les crédits bancaires ont encore à attendre avant de concrétiser leur projet. Et pour cause, le lancement de l'industrie automobile et la substitution de l'importation par la production nationale ne sont pas pour demain à la lumière de l'avancement des discussions entre l'Algérie et son partenaire français Renault. Certes, la première voiture algérienne est annoncée pour 2012, selon le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, M. Mohamed Benmeradi, qui a eu à discuter à deux reprises avec l'envoyé spécial de Sarkozy en Algérie, M. Jean-Pierre Raffarin, la première fois en octobre 2010 et la deuxième fois en février dernier. La troisième phase de négociations entre les deux parties est prévue fin mai, à l'occasion d'une rencontre entre les PME françaises et algériennes. Tout dépendra des résultats de ce rendez-vous. Ce ne sera qu'à partir de cette échéance que le gouvernement sera fixé sur le dossier de l'industrie automobile en Algérie, un dossier sur lequel l'Algérie n'est pas près de faire des concessions à la partie française. De même qu'elle n'est pas près de continuer à enrichir les producteurs étrangers et les banques privées étrangères installées en Algérie au détriment de la production nationale. En juillet 2009, lorsque l'annonce de la suppression du crédit avait été annoncée, pour M. Djoudi, il n'était plus question de contribuer à «l'emballement» des importations de véhicules et à surendetter les ménages. Pour rappel, sur l'année 2008, aussi bien pour les véhicules de tourisme que pour les utilitaires, les importations ont atteint près de 3,5 milliards de dollars. Entre 2009 et 2010, les importations ont sensiblement baissé en nombre mais en montant, la réduction n'a pas vraiment changé avec la flambée de l'euro au cours de cette période, particulièrement vers la fin de l'année dernière.