Le retour de ce crédit est, en effet, suspendu à la fabrication de voitures dans notre pays, a déclaré, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi. Deux constructeurs, Renault et Volkswagen, ont affiché leur désir d'investir en Algérie, mais les négociations n'ont pas encore abouti. L'attente risque d'être très longue… En effet, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a apporté, hier, une précision de taille, mettant un terme aux rumeurs ayant circulé ces derniers temps. «Il y a un certain nombre de projets d'usines d'automobiles actuellement en discussion entre le gouvernement algérien et les producteurs. A partir du moment où ces projets seront réalisés, nous aurons même à accompagner cela par la mise en place (...) de crédits à la consommation pour l'acquisition de véhicules fabriqués sur le marché domestique», a déclaré le ministre à la radio nationale. C'est dire que le crédit à la consommation ne sera repris qu'après la fabrication de véhicules en Algérie. Le ministre a, en outre, rappelé que l'arrêt du crédit à la consommation décidé par la loi de finances complémentaire de 2009 (LFC-2009), avait été pris dans un contexte marqué par «un emballement des importations de véhicules». «Nous étions en 2008 à près de 3,5 milliards de dollars d'importations de véhicules et de pièces détachées», a-t-il affirmé. Il a encore expliqué que «la logique engagée depuis les LFC-2008 et 2009, était de donner un avantage comparatif à la production nationale et, donc, à partir du moment où la production nationale (d'automobile) pourra se substituer à l'importation, les crédits à la consommation pour cette production pourront revenir». Le principal objectif est donc d'encourager la production nationale et réduire graduellement l'importation des véhicules. A l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN), le 1er mars, le même responsable avait déclaré au quotidien arabophone Ennahar que le retour au crédit à la consommation était possible. «Le gouvernement actuellement n'a aucune intention de libérer les crédits à la consommation, mais il y a une possibilité que cela soit fait dans la nouvelle loi des finances », avait-il affirmé au journal, sans préciser si cette reprise serait faite dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2011 ou celle de 2012. La fabrication de véhicules en Algérie prendra encore des années, sachant qu'aucune convention n'a été signée pour le moment avec des constructeurs automobiles. Il est vrai que le constructeur français Renault avait affiché son intention d'investir dans notre pays. La récente visite de l'envoyée spéciale du Président français, Jean-Pierre Raffarin, le 22 février dernier, devait redynamiser le projet. Le constructeur allemand Volkswagen a aussi affiché son intérêt et «beaucoup insisté pour venir investir en Algérie. Nous avons eu des échanges assez intéressants avec ce groupe», avait indiqué, début janvier, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. Les négociations entre les deux parties n'ont pas encore abouti. L'attente sera, semble-t-il, longue pour fabriquer une voiture en Algérie… et aussi pour le retour du crédit à la consommation.