Photo : Riad Par Ali Boukhlef Les trois partis de l'Alliance présidentielle sont à court d'histoires. Regroupés jeudi dernier à Sidi Fredj, pour commémorer la journée du 19 Mars, les trois formations majoritaires du gouvernement ont chanté trois rengaines différentes. Ainsi donc, devant une assistance qui n'a pratiquement rien à voir avec l'histoire, les trois partis se sont livrés à des discours diamétralement opposés. Si Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a gentiment ignoré l'actualité de l'Algérie du moment, le représentant du RND, Mohamed-Tahar Bezeghoub, a pris acte des mutations politiques survenus dans le pays, et le président du MSP, Boudjerra Soltani, lui, est plus critique que jamais. «Si nous avons effectivement accédé à l'indépendance, des efforts importants doivent être faits pour atteindre la liberté», a donc asséné le chef islamiste. Avant cela, l'ancien ministre d'Etat a rappelé que ceux qui avaient déclenché la révolution de Novembre 1954, tout comme ceux qui avaient négocié l'indépendance du pays étaient des jeunes. Ce qui n'a pas empêché l'orateur de faire le lien avec ce qui se passe actuellement dans le pays. «Aujourd'hui, ce sont encore les jeunes qui demandent le changement», a-t-il encore dit devant un Belkhadem circonspect.Boudjerra Soltani n'en restera pas là. Il a donné une leçon de pragmatisme à son auditoire. «Les jeunes ne sont pas forcément intéressés par le passé. Ils n'aiment pas trop regarder dans le rétroviseur. Ce qui les intéresse, c'est le présent et le futur. Plus que cela, les jeunes aiment l'image et non les textes», a-t-il ajouté devant un auditoire composé de militants de plusieurs associations.De son côté, le représentant du RND, l'ancien moudjahid et ancien ministre des Industries légères sous Boumediene, a effleuré la situation actuelle du pays. «Il faut redoubler d'efforts afin d'éviter à l'Algérie ce qui se passe actuellement dans les pays de la région», a-t-il dit. Excepté le RND, les deux autres partis, en plus de l'Organisation des moudjahidine, ont trouvé un point commun, à savoir d'exiger de la France «officielle de demander pardon à la place de la France coloniale». Face au FLN, Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, a reformulé sa demande de voir «la loi criminalisant le colonialisme relancée». Le lieu était idéal, puisque c'est un député du FLN qui a déposé un projet de loi, avant que le bureau de l'Assemblée ne le rejette, officiellement pour une question de «forme».Acculé par les journalistes, Abdelaziz Belkhadem a concédé une demi-réponse sur une question d'actualité : «Si annonces il y a, ce sera au président de la République de les faire», a-t-il répondu à une question relative à d'éventuelles décisions politiques importantes.