Photo : Riad Par Ali Boukhlef La levée de l'état d'urgence interviendra avant fin février. Pour la première fois depuis le Conseil des ministres du 3 février dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a annoncé, hier à Alger, que «la levée de l'état d'urgence interviendra avant la fin du mois en cours parallèlement à l'annonce de plusieurs décisions concernant le logement, l'emploi et la gestion de l'Administration».Il a tenu ces propos lors de l'ouverture du sommet de l'Alliance présidentielle. La rencontre, programmée pour commémorer l'anniversaire de la création de l'Alliance, a vu son ordre du jour chamboulé. Actualité nationale et régionale oblige, les chefs des partis FLN, RND et MSP ont consacré l'essentiel de leurs interventions aux émeutes vécues par le pays et aux manifestations de l'opposition. Si Bouguerra Soltani a été le plus virulent et s'en est violemment pris à la coordination pour le changement qu'il accuse d'être incapable d'«organiser une marche», Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem ont tempéré leurs ardeurs. Ils ont plutôt concentré leurs attaques sur les dernières «injonctions» des pays occidentaux concernant l'organisation des marches dans le pays. «Les citoyens ont le droit d'exprimer librement leurs opinions», a concédé le secrétaire général du RND. Pour lui, les divergences avec les partis de l'opposition entrent dans l'ordre naturel des choses, étant donné que cela «fait partie de la démocratie». M. Ouyahia a même admis le rôle des «partis qui s'expriment à l'intérieur du pays, dans le cadre du respect des lois». Les dernières sorties des chancelleries occidentales ont fait réagir les trois chefs politiques, à commencer par Ahmed Ouyahia, lequel s'est même exprimé en tant que Premier ministre : «Nous n'avons de leçons à recevoir de personne.» «Lorsque le pays brûlait, ces gens-là évitaient de se prononcer», a-t-il rappelé avant de préciser : «Nous n'allons répondre aux injonctions de personne. C'est la position définitive de l'Etat algérien.» Les trois responsables politiques ont convergé sur le point qui fait que la situation est différente entre l'Algérie et les autres pays qui ont connu des révoltes. «Ceux qui pensent que la situation est la même dans tous les pays arabes se trompent», a assuré Abdelaziz Belkhadem.