Les chefs de groupes parlementaires qui ont eu à s'exprimer hier pour la dernière séance des débats sur le projet de loi portant code communal ont souligné l'importance du texte tout en admettant toutefois qu'il est loin de répondre aux aspirations des élus locaux. Ces derniers ont profité aussi de cette occasion pour évoquer la nécessité de réformes politiques profondes. Ainsi, le chef du groupe parlementaire du MSP, Mohamed Saïd Boubekeur, tout en se félicitant des mesures prises par l'Etat dans une conjoncture particulière, a tenu à rappeler la position de son parti sur la réforme «profonde» de la constitution qui aboutirait à un régime parlementaire et consacrerait l'alternance au pouvoir. Affirmant que la levée de l'état d'urgence «va donner une autre dimension au projet de loi», le représentant du MSP a insisté dans ce sillage sur la nécessité de bannir la bureaucratie locale et de veiller à travers les dispositions du texte à la neutralité de l'administration. «Il faut reclasser les priorités du pays», a-t-il commenté, tout en prônant la prudence. Le représentant du PT, Ramdhane Taâzibt, a lui aussi défendu la «priorité» de sa formation politique qui réclame une assemblée constituante et des législatives anticipées, dans la mesure où, a-t-il estimé, «le pays a recouvré la paix et la sécurité». Il n'omettra pas de dénoncer la politique américaine quant à la situation dans les pays arabes et soutiendra dans la foulée la position de l'Algérie. S'exprimant sur le projet, M. Taâzibt évoque la nécessité d'une «démocratie participative», affirmant que le PT soutiendra les amendements qui consacreront les prérogatives des élus. Le FNA qui a pourtant, tout comme le RCD, gelé ses sa présence en plénière, était l'invité surprise. Son chef de groupe, Abdelkader Drihem, justifie sa présence par le fait «de dénoncer une fois le texte dont on demande le retrait» et réaffirmer le gel de ses activités «tant que celui-ci n'est pas retiré». Le chef du groupe parlementaire du FLN, Layachi Daadoua, même s'il estime que la présentation du texte tant attendu «est la bienvenue», affirmera qu'il doit être «amendé dans le fond et dans la forme», confirmant ainsi les intentions des députés FLN qui ont longuement critiqué les disposition du projet. Daadoua qui évoquera à demi-mot lui aussi les impératifs d'un changement politique, citera quelques articles du code pour démontrer sa «légèreté». Il parlera de fiscalité locale ou encore du mode de désignation du P/APC. Le RND, par la voix de son chef de groupe parlementaire, Miloud Chorfi, place pour sa part ce texte qu'il juge «important» dans la foulée «des réformes globales» entamées par le président de la République. Il préconise, tout comme le groupe des indépendants, plus de prérogatives aux élus qui devraient selon le RND, «être rémunérés à hauteur de leurs efforts» pour assurer la stabilité et consacrer la transparence. Il est clair que l'adoption du nouveau projet de loi qui est loin de faire l'unanimité n'est pas encore totalement acquise.