Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Si, sur le plan médical, la prise en charge des patients tend peu à peu à s'améliorer, selon les responsables du secteur au niveau de la wilaya, des aspects négatifs sont encore constatés, à imputer ceux-là aux patients mêmes, qui sont réticents quant au respect du règlement. Ainsi, la dernière circulaire du ministère de tutelle interdisant l'introduction de toute nourriture ou literie dans l'enceinte de l'hôpital, appliquée depuis le 30 juin 2006 par la majorité des structures hospitalières de Bouira, à l'instar des autres régions du pays, nécessitait la compréhension des malades et de leurs familles et aussi la rigueur du personnel hospitalier. Cependant, certains malades indiquent n'être pas capables de manger la nourriture qui leur est servie, car «infecte». Selon un médecin de service à l'hôpital Boudiaf de Bouira, la qualité et la consistance de la nourriture donnée aux malades sont contrôlées par les médecins traitants, conformément aux prescriptions médicales, dans un cadre préventif visant la diminution des cas de complication des patients causée par la consommation de repas non diététiques introduits par les visiteurs. Mais souvent, les agents de l'établissement se voient confrontés à une résistance et à l'incompréhension de certains patients et leurs proches qui usent de tous les subterfuges pour faire entrer de la nourriture, ignorant les conséquences sur les malades. Ainsi, aux heures des visites, les agents de sécurité de l'établissement sont sur le qui-vive afin de faire respecter la circulaire ministérielle. Toutefois, l'eau minérale et les jus sont tolérés. Concernant la literie, le service de lingerie des structures fournit les couvertures, même si les malades sont autorisés à apporter leurs propres draps, et ce, afin de ménager la sensibilité du malade, que répugnent les draps de l'hôpital. Par ailleurs, des insuffisances sont soulevées par des citoyens concernant les urgences qui enregistrent quotidiennement une affluence continue de malades. Ce service fait l'objet d'une grande polémique entre les malades et le personnel. Les premiers se plaignent du manque de prise en charge et de l'indisponibilité de médecins et de paramédicaux au niveau de ce service, les seconds justifient cet état de fait par le manque de moyens et d'équipements. Ce service a connu moult réfections pour améliorer ses prestations, concernant, notamment, les victimes des accidents de la circulation, ainsi que les autres patients orientés pour des soins, des contrôles ou pour hospitalisation. Toutefois, son efficacité demeure critiquée par les malades, malgré l'omniprésence des praticiens qui s'efforcent d'accomplir leur mission. Concernant les mesures d'hygiène, elles sont observées, selon les responsables du secteur, avec la même rigueur à travers les hôpitaux de la wilaya. «Les consignes en matière d'hygiène sont strictement appliquées dans les différents services», affirme un médecin qui a ajouté que les cafards et autres insectes, qui infestaient par le passé les salles d'hospitalisation, ont disparu depuis l'interdiction aux proches des malades d'introduire les denrées alimentaires. Par ailleurs, les praticiens ont parlé d'autres mesures prises pour assurer le bon fonctionnement des structures de la santé, estimant que «nul n'a le droit à l'erreur en ce qui concerne la santé des malades». Mais en pratique, ces assurances sont aux antipodes des réactions alarmistes des patients hospitalisés dans les différents services.