Voilà une initiative qu'on ne peut que saluer et soutenir par tous les moyens : la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) lance une campagne pour la collecte de livres en vue de créer et/ou doter des bibliothèques dans les villes et villages du sud du pays.La Forem impliquera toutes ses antennes à travers le pays (elle est présente dans quasiment toutes les wilayas), qui se chargeront de collecter les livres avant de les dispatcher sur les villes et villages du Sud. Pour un maillage serré du territoire et une bonne moisson, la fondation a sollicité la collaboration de la Poste, qui a répondu favorablement. Convaincu de l'importance de la campagne initiée par la Forem, le ministère de la Poste et des technologies de l'information et de la communication a, en effet, accepté de contribuer à la collecte en instruisant tous les bureaux de poste de se mettre à la disposition des donateurs qui viendraient ainsi y déposer les livres et que les représentants de la Forem récupéreront ensuite. Aussi les citoyens sont-ils invités à déposer tous les livres et ouvrages dont ils n'ont plus besoin au niveau du bureau de Poste le plus proche.«Vous savez, il y a de nombreuses familles dont les enfants ont grandi, se sont mariés et partis en laissant à la maison tous leurs livres qui restent là, dans la bibliothèque. Si personne ne les lit, pourquoi ne pas les offrir à des enfants qui n'ont pas les moyens d'acheter des livres ? Il suffit de les déposer au bureau de Poste du quartier pour donner une seconde vie à ces livres qui iront garnir les rayons des bibliothèques publiques où ils pourront être lus et relus», dira le président de la Forem, le professeur Mostefa Khiati, qui a rendu visite au journal pour présenter le projet de la fondation.Evidement, ce ne sont pas uniquement les citoyens qui sont sollicités, mais tout acteur, organisme, organisation ou institution pouvant offrir autant de livres qu'ils peuvent et qu'ils veulent. Maisons d'édition, bibliothèques, librairies, ministères, ambassades, entreprises… sont également sollicités.Tous les dons de livres, qu'ils soient neufs ou usagés, sont acceptés, souhaités et attendus par la Forem et tout autant, sinon plus, par tous ces enfants des villes et villages du sud du pays qui sont marginalisés, oubliés. Les rares bibliothèques qui existent dans ces régions souffrent d'un manque flagrant de livres. La ministre de la Culture l'a d'ailleurs reconnu et son institution tente tant bien que mal de combler ce manque par l'envoi de bibliobus, en attendant la concrétisation de l'opération «une bibliothèque par commune» qui avance à petits pas, et qui, même si elle se concrétise, ne résoudra pas pour autant le problème de la disponibilité et la richesse des fonds livresques. Des efforts sont également fournis par quelques associations et autres organisations, mais par manque de moyens, ils restent limités et insuffisants. Aussi autorités locales et publiques sont-elles attendues pour accompagner et soutenir toute initiative allant dans le sens de la création et/ou la dotation de bibliothèques ainsi que la promotion de la lecture publique. Et le projet de la Forem s'inscrit en droite ligne dans cette perspective. «Nous allons offrir des livres aux bibliothèques de toutes les villes et villages du Sud que nous pourrons doter selon ce que nous aurons récolté. Et là où il n'y a pas de bibliothèque, nous demanderons aux walis, chefs de daïra ou présidents d'APC d'y aménager un local», dira le Pr Khiati. L'action de la Forem aura toutes ses chances d'aboutir si les ministères de la Culture et de l'Intérieur suivent l'exemple de la Poste. Il suffirait d'une instruction.Créée en 1990, la Forem est une organisation non gouvernementale animée par des bénévoles qui activent sous l'œil vigilant de permanents. Activant dans le domaine scientifique et humanitaire, elle a pour but d'observer la société et de répondre à ses demandes. «L'activité de la Forem s'effectue selon trois axes principaux : action humanitaire et solidarité comprenant, notamment la prise en charge des victimes de la violence, action de prévention couvrant principalement les fléaux sociaux (sida, toxicomanie, malnutrition, protection de l'environnement) et action de formation et de recherche», indique le texte de présentation sur le site de la fondation. W. S.