Au moment où les médias internationaux sont accaparés par les révoltes dans le monde arabe, l'armée israélienne a repris ses tueries à Ghaza. Le dernier massacre israélien perpétré contre la population a fait, depuis jeudi dernier, 17 morts, dont une mère et sa fille, 4 enfants et un vieil homme. Au cours des cinq derniers jours, la ville de Ghaza a été bombardée plusieurs fois par les hélicoptères Apache et les avions de guerre F16 et E15. Ce massacre s'est produit un jour à peine après que le ministre israélien de la Guerre, Ehud Barak, eut diffusé une déclaration dans laquelle il appelait ses généraux à intensifier l'attaque contre les villes de la bande enclavée. Onze Palestiniens, dont quatre militants du Hamas, ont été tués depuis vendredi dernier lors de raids meurtriers israéliens dans la bande de Ghaza. Ce sont les attaques les plus sanglantes dans le territoire depuis la fin de l'agression israélienne en janvier 2009. L'ONU et l'Union européenne ont appelé à un arrêt immédiat des «hostilités». L'assassinat par les raids est une technique israélienne bien rodée. Un autre tir contre une voiture à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, a fait deux morts. Deux Palestiniens ont également été tués dans un raid aérien près de Beït Lahiya, une localité souvent la cible des tirs. Dans le sud du territoire, un homme de 55 ans, une femme de 45 ans et sa fille de 21 ans ont été tués et quatre autres personnes blessées par les frappes à l'est de Khan Younès. Quelques heures auparavant, un raid aérien dans le même secteur avait fait deux morts. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou confirme les massacres de l'aviation israélienne : «L'armée israélienne a aussitôt riposté et continuera à frapper avec détermination.» Le prétexte est toujours le même : les fameux obus de mortier du Hamas qui réplique à l'assassinat de ses militants. Une cinquantaine d'obus de mortier et de roquettes étaient tombés, jeudi dernier, sur le sud d'Israël. Les Brigades Ezzedine al-Qassam ont revendiqué le tir de six roquettes et de six obus de mortier à partir de Rafah, répliquant aux bombardements israéliens de la veille sur Ghaza. Le mouvement Hamas a affirmé «essayer depuis le début de trouver une formule pour arrêter cette agression qui vise les civils palestiniens, mais l'occupation sioniste s'obstine à poursuivre ses massacres contre notre peuple afin de nous imposer ses conditions». L'agression israélienne, la pire depuis 2009, qui a coûté la vie à 17 Palestiniens depuis jeudi dans la bande de Ghaza, se poursuivait avec de nouveaux raids aériens. Le Hamas décrète l'«état d'urgence» pour les services de sécurité, appelés à travailler 24 heures sur 24 en raison de l'agression israélienne devenue permanente. La Ligue arabe a annoncé pour aujourd'hui une réunion d'urgence au niveau des délégués permanents pour étudier l'agression israélienne contre Ghaza. M. B.