Photo : S. Zoheïr Par Ali Boukhlef L'Algérie réitère son appel à la cessation des hostilités en Libye et appuie l'initiative de l'Union africaine qui a dépêché, hier, une mission de médiation dans ce pays.C'est en résumé l'esprit de la position algérienne, exprimée hier par Mourad Medelci. Au cours d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue cubain, Bruno Rodriguez Parilla, le ministre algérien des Affaires étrangères a non seulement réitéré les positions déjà affichées de l'Algérie, mais a tenté de réduire l'impact des critiques quotidiennes qui reprochent à la diplomatie algérienne sa mollesse et, parfois, son absence de la scène libyenne.«L'Algérie est un grand pays de l'Union africaine, une institution dans laquelle elle fait entendre sa voix. Nous soutenons donc l'initiative de l'Union africaine», a plaidé le ministre des Affaires étrangères. En réponse à une question de savoir si l'Algérie entend initier une médiation dans le conflit libyen, le chef de la diplomatie a tout renvoyé à l'Union africaine. «Nous n'avons pas d'initiative individuelle», a-t-il répondu avant de se lancer dans un exposé qui a intrigué même les journalistes présents : «Nous avons une diplomatie que nous maîtrisons partiellement. Parce qu'il n'est plus possible d'agir aujourd'hui sans prendre en compte le rapport de force […] Non que la diplomatie algérienne n'est pas intelligente, mais pour être intelligent, il vaut mieux être plusieurs», a souligné le ministre des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie algérienne a de nouveau plaidé pour l'entame des négociations entre «toutes les parties» en Libye. «Nous appelons, une nouvelle fois, à un cessez-le-feu immédiat. Nous demandons à toutes les parties d'arrêter l'usage de la violence», a-t-il insisté. Une position partagée par le ministre cubain des Relations extérieures qui a affirmé «soutenir les efforts des pays de la région» afin de parvenir à une paix en Libye. «Nous réitérons notre position qui consiste à rejeter toute ingérence extérieure dans les pays souverains. Parce que ce sont ceux qui ont tué en Afghanistan et en Irak qui tuent en Libye. Ils appellent cela ‘'dommages collatéraux''», a repris Bruno Rodriguez Parilla.Concernant les relations bilatérales, les deux ministres ont exprimé une satisfaction sans faille. Les deux pays organiseront une 17e commission mixte dans les prochains jours. Le ministre cubain des Relations extérieures était hier en visite en Algérie. Sa première depuis son installation à ce poste.