Quel modèle de consommation énergétique pour l'Algérie ? Faut-il opter pour toutes les énergies renouvelables dans le même temps ? Le nucléaire est-il une priorité aujourd'hui ? Trois questions centrales qui ont focalisé les débats, lors du séminaire sur les énergies renouvelables organisé hier à Alger par le parti du Front de libération nationale (FLN) et l'UGTA. Une rencontre à laquelle ont pris part des experts, des universitaires, des syndicalistes, des responsables d'entreprise… Un constat consensuel a été soulevé, l'Algérie n'a pas encore un modèle de consommation énergétique qui lui est propre. Elle a mis du temps pour réfléchir au renouvelable, une énergie très développée dans beaucoup de pays. Et, pourtant, elle a des potentialités dans le solaire, dans l'éolien, et de l'uranium pour monter des centrales nucléaires. Pour Hasni, ancien expert, connu dans le secteur de l'énergie, l'Algérie doit opter pour l'énergie éolienne plutôt que pour le solaire ou le nucléaire, car le coût de l'électricité qui en est produite est moins élevé que celle issue du solaire ou du nucléaire. Les prix de l'énergie ont toujours posé problème, y compris pour les pays développés. Aux dires de beaucoup, c'est à l'horizon 2020 que les tarifs de l'électricité produite à partir des installations solaires ou éoliennes commenceront à s'équilibrer, à baisser. Cet expert estime que l'Algérie est appelée, en tout cas, à aller vers le renouvelable, c'est une nécessité, parce que le pétrole, pas plus que le gaz, est une énergie épuisable. Et qu'il faut chercher une énergie alternative. Une politique à insérer, selon lui, dans un processus national qu'il faudra également adosser à un processus méditerranéen, tout en gardant notre spécificité maghrébine et africaine. Hasni a également insisté dans son intervention sur la formation et la recherche en énergies renouvelables, une filière nouvelle, même s'il existe des centres de recherche et de développement. Un point de vue que partage Adamou, responsable au niveau de Neal, société spécialisée dans le renouvelable chargée du projet de l'hybride de Hassi R'mel, une centrale qui sera inaugurée dans les mois à venir. Adamou a aussi évoqué la question de la formation. Il y a le côté académique dont s'acquitte l'université, mais, l'on a besoin de formation spécialisée sur les énergies propres. Elle a annoncé, dans ce registre, qu'un institut spécialisé en énergie renouvelable verra le jour dans deux ans et demi. Y. S.