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Les associations culturelles prennent le relais à Béjaïa
Face au vide culturel dominant dans la ville
Publié dans La Tribune le 13 - 04 - 2011


De notre envoyée spéciale à Béjaïa
Wafia Sifouane
Riche en potentiel touristique, artistique et humain, la ville de Béjaïa, dont le paysage caresse la vue tel un rêve, souffre de nos jours d'importants problèmes dans le domaine culturel dus à la négligence des responsables. En attendant une sérieuse prise en charge de la culture, Béjaïa peut compter sur le nombre important des associations culturelles qui activent en ville, parfois même au détriment de la vie personnelle de leurs membres.
Les 3CP, une passion ravageuse pour le théâtre
Lorsque des étudiants passionnés de culture se rencontrent à l'université, l'idée de fonder une association culturelle commence vite à titiller leur esprit. Assouvir leur passion pour la scène tout en poursuivant des études supérieures se présente comme un cadre idéal pour ces jeunes. Très vite, l'idée se concrétise et donne naissance au Collectif culturel création et progrès ou les 3CP. Les jeunes disposent d'une petite salle de réunions à l'intérieur de l'université comme de nombreuses, associations culturelles universitaires d'ailleurs, et prennent d'assaut le centre culturel de l'université qui est doté d'une salle de spectacle. Le rêve prend vie et la scène s'anime jusqu'à des heures tardives avec les éléments du Collectif qui, non seulement monte des spectacles, mais offre aussi des formations d'initiation aux étudiants, dans le cadre du bénévolat. Au fil des années, Abdelghani Alloua alias Bob, Allaoua Aïssat, Lamine Blidi et leurs complices dévoileront le fruit de leurs efforts, à savoir le spectacle l'Inspecteur général et Thigra, en collaboration avec le Théâtre régional de Béjaïa. Le Collectif connaîtra alors ses années d'or. Avec le temps, les jeunes seront obligés de quitter l'association créée dans un cadre universitaire. Mais grâce à un peu d'ingéniosité et par amour du 4ème art, certains d'entre eux se réinscrivirent à l'université pour maintenir la flamme des 3 CP. «Nous avons constaté qu'il y avait un énorme fossé de générations entre nous et les jeunes étudiants qui ne sont pas intéressés de prendre les rênes du Collectif. Nous avons gelé l'activité et, aujourd'hui, on se bat pour récupérer le Collectif et continuer notre aventure», nous confie Bob, président des 3CP avec un tas de paperasse en main. Agés de plus de 30 ans, les fondateurs des 3CP se rappellent un passé glorieux avec le rêve de revivre les mêmes moments de joie. D'ailleurs, Bob, le plus motivé du groupe, passe son temps libre à entamer les démarches administratives souvent décourageantes.
Project'heurs, porte-étendard du cinéma à Béjaïa
L'histoire de ce Collectif n'est pas la seule ; on citera également celle de l'association Project'heurs, dont les fondateurs sont des anciens 3CP. Ayant acquis une renommée mondiale grâce aux rencontres cinématographiques de Béjaïa et avec l'acharnement de son président Abdenour Hochiche, «Project'heurs s'est vraiment battue pour s'imposer sur la scène pour nous donner aujourd'hui le plus grand événement cinématographique de la ville. Abdenour Hochiche est un grand bosseur animé d'une grande passion, la réussite de l'association est certainement due à cela», déclare Bob. D'ailleurs, au-delà de cet événement, Projetct'heurs a animé un cinéclub à l'université baptisé Faciné, ainsi qu'un cinéclub régulier Allons voir un film. On relèvera, par ailleurs, que la Cinémathèque de Béjaïa est toujours fermée malgré son entière restauration. «La salle a bénéficié d'un grand lifting, mais à son ouverture, nous avons constaté un énorme problème d'ordre technique en rapport avec l'installation des sièges. Au lieu de réparer quelques imperfections, l'entrepreneur a préféré tout refaire. Résultat : la salle est toujours fermée en attendant d'autres travaux», déclare un citoyen. Peinant à meubler le vide culturel, la maison de la Culture de Béjaïa, ainsi que le théâtre régional sont épaulés par le mouvement associatif sans lequel Béjaïa aurait été une ville fantôme. A l'université d'ailleurs, on notera la présence de plusieurs associations qui activent dans plusieurs secteurs culturels à l'image d'ACT, qui donne des cours de musique et anime des galas.
Les associations au service des établissements étatiques
En visite à la maison de la Culture, dotée de deux salles de spectacle, ainsi que des ateliers de formation, le directeur de programmation nous confiera le manque flagrant d'encadreurs. «Nous essayons tant bien que mal d'organiser des événements et de donner vie à cet espace», déclare M. M'hamed Oussalem. Tout en nous faisant visiter la maison de la Culture, il nous parlera du manque d'encadreurs : «On nous offre des ateliers de formation dans plusieurs secteurs, à savoir le théâtre, la sculpture, les arts plastiques, la photographie et l'audiovisuel, mais, hélas, les artistes ne sont pas disposés à encadrer les jeunes par manque de temps, probablement. L'Etat devrait former des encadreurs et leur assurer un emploi au sein des maisons de la culture», affirme notre interlocuteur en ajoutant : «Notre porte est toujours ouverte aux gens et aux associations. D'ailleurs, nous abritons le siège de l'association Project'heurs. Nous contribuons non seulement avec notre espace, mais aussi avec l'argent quand nous avons des subventions, ce qui manque sérieusement à celles-ci», affirme M. Oussalem. Malgré cela, la maison de la culture de Béjaïa arrive tout de même à établir son programme comme la Foire du livre et le Salon de l'horticulture. Les associations citées ci-dessus partagent quotidiennement le même combat avec d'autres à l'image de l'association Enassiria, à laquelle nous avons consacré l'une de nos colonnes, vu qu'elle est abritée par un siège complètement délabré (l'ex-palais de justice).Dans un autre contexte, d'autres associations activent dans le domaine de l'écotourisme comme l'association de protection de la baie des Aiguades qui organise des opérations de nettoyage de la baie, un travail censé être entrepris par l'APC. Manque de budget, bureaucratie et délaissement sont des problèmes qu'affrontent ces associations à Béjaïa, mais face à cela, la volonté de bien faire, la passion et une énergie inépuisable sont le secret de la survie de ces vecteurs de la culture.


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