Des enseignants contractuels manifestent leur colère contre leur exclusion de la décision de titularisation, annoncée récemment par le ministre, Boubekeur Benbouzid. Durant la semaine dernière, ils n'ont pas cessé de tenir des sit-in devant le siège du ministère sis à El Mouradia (Alger), mais, hier, ils se sont rendus à l'annexe, sise à Ruisseau, dans la commune d'Hussein Dey. «A El Mouradia, nous avons été empêchés de tenir notre manifestation pacifique et nous avons été frappés», se plaint l'une des manifestantes, affirmant que les enseignants lésés dans leur droit à la titularisation ne savent plus à quel saint se vouer. Leur nombre avoisine 300, venus de différentes wilayas du pays (Djelfa, Oran, Mostaganem, Alger…). Plus précisément de régions enclavées, soulignent-ils.«Nous sommes les bouche-trous du secteur de l'éducation nationale. Ils nous utilisent quand ils veulent et nous mettent dehors quand ils n'ont plus besoin de nous. C'est humiliant, frustrant pour nous, mais nous acceptons la chose parce que nous n'avons pas d'autre choix», s'écrie un autre protestataire. Ces enseignants affirment avoir fait l'objet d'un licenciement abusif cette année, pour certains, et l'année précédente, pour d'autres, après avoir travaillé longtemps comme contractuels ou suppléants. Certains ont été amenés à arrêter leur mission quelques jours seulement avant la date du 28 mars. Ils n'avaient pas de contrat de travail pour justifier leur demande de titularisation. En effet, la nouvelle mesure de Boubekeur Benbouzid porte sur la titularisation des enseignants qui étaient contractuels jusqu'à la date du 28 mars. Ceux-là qui protestent ne l'étaient pas à cette date. Malchance ? «Ils nous parlent de malchance. Incroyable ! C'est de notre droit dont il s'agit et non pas de chance ou de malchance.» Les manifestants sont d'autant plus en colère que d'autres enseignants contractuels, qui étaient leurs élèves, ont été titularisés sans le moindre problème, alors qu'eux restent à la traîne : «Où est la justice ?» Aussi se plaignent-ils que durant les deux ou trois dernières années, les représentants du département de Boubekeur Benbouzid leur ont refusé le renouvellement du contrat, eux qui avaient de l'expérience, pour favoriser des jeunes fraîchement sortis de l'ENS. «Ce sont ces jeunes-là qui ont eu droit à la titularisation», regrette un enseignant de Djelfa, complètement abattu.Les enseignants contractuels affirment avoir été reçus dernièrement par un conseiller du ministre, mais ce dernier leur demandera de patienter pendant un mois, le temps d'examiner leurs doléances. Une manière de les calmer et de gagner du temps sans satisfaire leur demande d'intégration, accusent-ils. Ne croyant pas à ces déclarations qui se veulent rassurantes, ils maintiennent la protestation et menacent de durcir le mouvement jusqu'à ce que leur revendication soit prise en charge de la manière la plus adéquate. K. M.