Photo : M. Hacène Par Samir Azzoug Près d'un millier de souscripteurs au programme de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL) ont manifesté hier à la rue Didouche-Mourad. L'impressionnant dispositif de sécurité mis en place - c'est désormais un classique -, a tenu les contestataires éloignés du siège du ministère de l'Habitat, lieu prévu du rassemblement. Ils ont été carrément encadrés par un carré des forces antiémeute le long d'un trottoir à quelque cinq cents mètres du siège. Dénonçant la souricière et le nombre exagéré des agents de police, les manifestants scandaient à tue-tête : «Nous ne sommes pas des terroristes.» Des pancartes et banderoles renseignent sur le ras-le-bol de ces citoyens qui attendent le dénouement d'un contentieux long de dix années relatif à l'attribution d'un logement auquel ils ont souscrit depuis 2001. «Halte à l'affairisme, nous voulons l'intervention du Président [de la République]», «la mafia de l'immobilier entrave [le travail] de l'AADL», ou encore «pétrole à 100 dollars et des citoyens sans logis». Surexcités, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la destitution du ministre de l'Habitat, demandant l'intervention directe du président de la République. «Ya la el aar, ouizara bila qarar» (la honte, un ministère sans décision). Entre les souscripteurs les discussions vont bon train. Certains incitent les moins déterminés à tenir bon. «Qu'on arrête de nous mener en bateau et reporter aux calendes grecques la résolution de notre problème. Si on ne fait rien maintenant, on est cuits», harangue un souscripteur qui motive son argumentation par le fait que les vacances d'été arrivent et le mois de Ramadhan aussi : «Tout sera fermé et tout fonctionnera au ralenti.» Et un autre de renchérir : «Il faut mettre la pression avant que les habitants des bidonvilles ne se manifestent. Et vous savez qu'ils sont toujours prioritaires. On sera écartés de tous les programmes.» L'objectif de la manifestation des souscripteurs AADL était la remise d'une liste recensant les «premiers souscripteurs» dont la date de dépôt des dossiers était fixée du 18 août au 31 décembre 2001, «éligibles mais non honorés à ce jour par les programmes AADL», tel que mentionné dans un communiqué mis en ligne sur le site AADL-Cnep 2001 Alger. Dénonçant les passe-droits et le clientélisme dans la distribution des quotas précédents, les souscripteurs AADL demandent une enquête parlementaire. C'est la seconde fois en moins de quinze jours qu'ils manifestent devant le siège du ministère de l'Habitat.