Photo : S. Zoheir Par Bahia Aliouche L'objectif principal étant d'encourager la production nationale et de réduire la facture lourde des importations qui avoisinent annuellement les 40 milliards de dollars. Pour mieux booster le développement économique national, les pouvoirs publics se sont fixé l'objectif de diversifier l'économie nationale hors hydrocarbures en relançant d'autres secteurs plus porteurs de valeur ajoutée et créateurs de postes d'emploi. Ceci tout en impliquant la jeunesse algérienne (hommes et femmes) et leur permettant de contribuer à la réalisation des programmes quinquennaux, et ce, à travers les trois dispositifs Ansej, Angem et Cnac.Cependant, certains experts estiment que ces mécanismes sont des mesures à caractère purement social. Autrement dit, ils ne contribuent pas activement au développement économique du pays, notamment en matière de création de richesses et d'emplois. Voulant illustrer les secteurs privilégiés par ces jeunes promoteurs, nous avons, à maintes reprises, essayé de contacter un des responsables de l'Ansej pour nous fournir des informations, notamment sur cette question, mais nos tentatives de les joindre sont restées vaines. Néanmoins, les données fournies par la Banque de développement local (BDL) nous ont servi de référence.M. Khalil, responsable auprès de la BDL, a précisé que sur 2 576 dossiers accordés en 2010 par cette banque publique, permettant la création de 3783 emplois potentiels, dans le cadre des trois dispositifs, Ansej, Angem, Cnac, pas moins de 1 269 ont été inscrits dans le secteur des «transports de marchandises», générant 1 561 postes d'emploi.Le secteur des «services» vient en deuxième position, avec 629 dossiers accordés par la BDL créant 996 emplois potentiels. «La croissance des agglomérations, la création de nouvelles villes et l'émergence du concept de réseaux urbains, intégrant l'ensemble des réseaux de transport, de communication, de voiries et de câblages, ont pour impact une augmentation des besoins en services», a tenu à expliquer un responsable.L'autre secteur qui a suscité l'intérêt des porteurs de projets est le BTPH. Pas moins de 148 dossiers s'inscrivant dans ce créneau ont été accordés en 2010 par la BDL, générant 377 emplois potentiels. Cependant, les données fournies par cette banque exlique l'hésitation des jeunes à investir dans les secteurs de l'industrie et de l'artisanat.Ces secteurs n'ont absorbé qu'une infime partie des projets lancés par les bénéficiaires des trois dispositifs. En termes de chiffres, sur les 2 576 dossiers accordés par la BDL, 117 ont été enregistrés dans le secteur de l'industrie et 93 dans l'artisanat, ouvrant respectivement 230 et 202 postes d'emploi.C'est, d'ailleurs, ce qui explique la décision des pouvoirs publics, en Conseil des ministres, le 22 février dernier, de valoriser les dispositifs Ansej, Angem et Cnac et leur donner une nouvelle impulsion en matière de création de microentreprises et de postes d'emploi. Parmi les engagements pris par l'Etat, figure «l'élargissement du seuil maximal de bonification des taux d'intérêt sur le crédit bancaire, à savoir 80% au nord et 95% pour les régions du Sud et les Hauts-Plateaux pour le secteur du bâtiment, hydraulique (BTPH) et l'industrie de transformation». A cela s'ajoute, «l'extension des périodes de différés à une année pour le remboursement des intérêts et à 3 ans pour le paiement du principal du crédit bancaire».Enfin, il est important de signaler que la BDL finance, dans le cadre des trois dispositifs d'emploi, l'ensemble des secteurs d'activité, à l'exception de l'activité d'achat et de revente en l'état, qui n'entre pas dans le domaine de l'investissement productif et de la pêche et de l'agriculture (culture maraîchère, élevage bovin, ovin, apiculture…) dont le financement relève d'autres établissements financiers spécialisés dans ce créneau.