De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Au moment où les citoyens de la ville s'attendaient à l'apaisement et à la sortie de crise à la commune de Tizi Ouzou, dont les travailleurs sont en grève depuis des semaines, c'est à une aggravation de la situation qu'on a assisté ces derniers jours. Hier, une marche de protestation a été initiée pour dénoncer «le mépris affiché par les autorités à tous les niveaux à l'égard des travailleurs» qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis cinq mois. Les travailleurs de la régie, au nombre de 271, initiateurs de la marche, ont été rejoints par les titulaires qui dénoncent «le blocage par le président de l'APC de leurs salaires de ce mois pour cause de soutien à l'action de leurs collègues de la régie». En brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «vivre sans salaire, c'est être dans la galère» et «l'incompétence se cache derrière l'autorité», entre autres, les manifestants scandaient des slogans hostiles au président de l'APC de Tizi Ouzou, mais aussi au chef de daïra et au wali, et ce, tout le long de l'itinéraire de la manifestation qui les a menés du siège de la mairie à celui de la daïra pour regagner le siège municipal.La colère se voyait sur les visages des manifestants, mais aussi à travers des slogans d'une virulence que l'on ne peut reprendre ici. Pourtant, il y a quelques jours, la crise qui oppose les travailleurs de l'APC au maire paraissaient se diriger vers son épilogue, notamment quand il a été annoncé la signature par le directeur de la Fonction publique du plan de gestion des ressources humaines consacrant la régularisation des 271 travailleurs de la régie. Quelques jours à peine après cette signature, le maire de la ville des Genêts surprendra tout son monde en saisissant la justice pour aboutir à une décision déclarant «illégale» la grève des travailleurs de la commune. Cette action a vraisemblablement conduit les travailleurs à la radicalisation de leur mouvement de protestation. En attendant le règlement de cette crise, les trottoirs de la ville de Tizi Ouzou continuent à subir les affres des décharges publiques anarchiques, malgré l'effort fourni par des entreprises privées sollicitées par les autorités pour le ramassage des ordures «afin de ne pas punir les citoyens». Entre temps, le wali de Tizi Ouzou a pris la décision hier de mettre fin aux fonctions du secrétaire général de la commune pour, semble-t-il, sa mauvaise gestion de cette crise mais aussi pour envoyer un signe d'apaisement aux grévistes. Ce geste saura-t-il calmer les esprits au niveau de la commune ?