Photo : M. Hacène Par Wafia Sifouane Pour la 9ème soirée de compétition du festival national de théâtre professionnel, le théâtre régional d'Annaba est entré dans la cour des grands avec le spectacle la Tempête écrit et mis en scène par Ahmed Rezzak. Véritable parodie de la réalité, la pièce relate l'histoire d'un village perdu au fin fond de l'Algérie. Le maire est réveillé au beau milieu de la nuit par son assistant qui lui annonce l'arrivée d'un télégramme de la capitale. Seul hic, le responsable est analphabète et le village ne dispose que de eux personnes sachant lire et écrire. Le premier a quitté le village et le second est mort d'une crise cardiaque survenue à la lecture du document mystérieux.La panique s'empare du responsable, qui anticipe la visite d'une commission d'Alger. Aussi, réunira-t-il tout le village avec l'espoir de pouvoir arranger toutes les anomalies du village en un soir. C'est là que le bricolage prend le dessus sur une véritable gestion de la commune. Avec un humour décapant, la pièce, qui s'inscrit dans le genre comique, a déclenché les fous rires du public allégeant ainsi leurs déceptions qui se sont enchainés depuis le début de ce 6ème FNTP.Concernant la scénographie de la pièce, on relèvera le véritable sens de créativité et l'originalité de son créateur. On citera l'exemple du grand lit rotatif dont dispose le responsable et les piliers qui laissent deviner une ville en éternel chantier. Côté texte, on soulignera le grand sens de l'humour dont a fait preuve l'auteur qui n'a pas hésité a instrumentaliser quelques images du folklore algérien comme El Moual. On relèvera aussi l'introduction de la chorégraphie qui commence sérieusement à s'imposer dans le 4ème art algérien. Par ailleurs, on soulèvera d'étrange similitudes entre le texte de la pièce et le classique Carnaval fi déchra comme le prénom de Madame Delilah et le maire complètement déphasé et analphabète. Le metteur en scène n'a pas hésité à introduire quelques effets comme déclencher une tempête sur la scène et utiliser le décor à sa juste valeur vu qu'il s'agit d'une scénographie mobile.Néanmoins, le surdosage d'humour a joué en défaveur de la pièce en atténuant le sérieux du message en filigrane qui n'est autre que la dénonciation de la mauvaise gestion d'une ville dont les habitants sont privés de tout, même d'un centre de soins. S'agissant de la composition musicale, le metteur en scène a opté pour une étonnante fusion entre la pop et la Guasba bien de chez nous.Concernant le jeu, on saluera l'excellente interprétation des comédiens qui n'ont pas eu de mal à camper leurs personnages, avec tous leurs défauts.La compétition s'est poursuivie jeudi dernier avec le passage de la troupe du Théâtre national algérien qui a présenté la pièce le Rêve d'un père de Hama Meliani. En plus de la qualité discutable des pièces inscrites en compétition officielle et dont la majorité laisse à désirer, les organisateurs du FNTP ont provoqué le mécontentement des gens en fermant les portes du TNA durant les représentations prétextant que les salles étaient bondées de monde. Cette décision va à l'encontre du discours officiel développé par les organisateurs et tous les responsables, qui parlent de l'ouverture du théâtre au large public. W. S. Un point de presse pour arrondir les angles Excès de zèle ou besoin d'une simple remise en question, les organisateurs du 6ème FNTP ont organisé, hier, un point de presse durant lequel ils ont tenus à recueillir les impressions des journalistes vis-à-vis du festival. Il faut préciser que le communiqué annonçant la conférence de presse a été envoyé la veille, jeudi dernier, à 20h. Elle a été en quelque sorte improvisée, ce qui dénote d'une certaine gêne des organisateurs quant à l'organisation anarchique du FNTP. Longuement dénoncé et critiqué par l'ensemble des médias, le FNTP à visiblement des choses à se reprocher surtout après l'épisode de mardi dernier quand deux spectacles ont été annulés l'un pour l'absence de la troupe française et le second, celui de Guelma, pour la simple raison qu'il n'a pas été présenté. D'ailleurs c'est l'Egypte qui a comblé le vide de mardi soir en donnant son spectacle prévu en hors compétition à 20 h dans l'enceinte de la salle Mustapha Kateb, qui abrite et depuis le début les représentations inscrites en compétition. Une autre annulation a surgit ce jour là également ce qui a conduit les organisateurs à programmer l'artiste soudanaise pour un 3ème spectacle.