Photo : M. Hacène De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Les médecins résidents ont observé, hier, leur sit-in national dans l'enceinte du Centre hospitalo-universitaire d'Oran. Il y avait foule, hier, des blouses blanches portant des brassards noirs et arborant des pancartes et autres badges du Collectif autonome des médecins résidents algériens Camra. Pour les représentants des médecins résidents, «c'est surtout une journée de dénonciation et de colère contre les incidents et les atteintes aux droits de l'homme qui ont été enregistrés lors de la marche d'Alger. C'est inacceptable de la part de nos responsables et des forces de l'ordre», note le docteur Djellal, membre du Camra. «C'est le rassemblement de la dignité et de la dénonciation des exactions et des dépassements qui ont été commis par les forces de l'ordre contre les médecins résidents. Nous ne sommes pas des délinquants. C'est nous qui soignons ces mêmes policiers quand ils sont blessés ou quand ils sont victimes de complications sanitaires. Nous continuerons à le faire. Mais ces violations ne doivent pas rester impunies», notera le docteur Hamidi du Camra. On notera, selon les organisateurs, «l'adhésion de plus de 3 000 médecins résidents au mouvement de protestation nationale. Certains n'ont pas pu effectuer le déplacement, mais ils ont tenu à exprimer leur action sur leurs lieux de travail. Pour nous, c'est surtout symbolique», ajoutera-t-il. Les grévistes, qui annoncent également l'adhésion des autres disciplines de pharmacologie et de chirurgie dentaire, ont fait part du ralliement à la protestation des externes et des internes aux côtés des résidents. Les manifestants n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, récusant dans le fond et dans la forme ses propos «néfastes, irresponsables et dangereux pour le médecin algérien». «Personne n'est plus patriotique qu'un autre. Et ce n'est pas à Ouyahia de juger le nôtre», s'insurgent les médecins résidents qui revendiquent «des excuses officielles de la part du Premier ministre». «Une plainte a été déposée par le collectif des résidents contre les forces de l'ordre et les responsables de ces incidents pour violence et coups et blessures volontaires», affirment les médecins résidents. «Nous avons été reçus par le président de l'APN, M. Ziari, qui nous a présenté ses excuses au nom de son institution», confient-ils. M. O. Echauffourées entre policiers et médecins résidents à Oran On cru au pire, hier, en voyant la grande détermination des médecins résidents quant à marcher dans la ville. Après quelques échauffourées avec les policiers qui ont fait des blessés légers, les médecins résidents gagnent le pari et organisent une procession en direction de la wilaya. Sur les lieux, les médecins résidents ont dénoncé «les faux fuyants de la tutelle et condamné les déclarations outrageantes de Ouyahia». Le sit-in national de protestation devant le siège de la wilaya a duré quelques dizaines de minutes avant d'être levé. Les médecins ont rebroussé chemin faisant une autre marche qui les a mené vers le siège de l'hôpital d'Oran. Selon les délégués des résidents, une réunion du comité national est programmée pour dimanche prochain à Sétif