L'Algérie a exporté durant l'année 2010, plus de 316 975 tonnes de déchets ferreux pour un montant de plus de 32 millions de dollars, relève un document du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes algériennes, dont la Tribune a pu avoir une copie. L'essentiel des exportations des déchets ferreux s'est fait vers la Turquie, soit plus de 284 586 tonnes, pour une valeur dépassant 24 millions de dollars. L'Espagne a été le deuxième client de l'Algérie en 2010, avec plus de 9 000 tonnes, pour un montant de plus de 2 millions de dollars. L'Algérie a également exporté des déchets ferreux vers l'Islande, pour un volume de 5 938 tonnes (plus de 470 208 dollars) et l'Allemagne, 2 822 tonnes, pour une valeur de 374 473 dollars.Autres clients de l'Algérie, en 2010, en termes d'achats des déchets ferreux : L'Italie, le Pakistan et l'Inde avec respectivement plus de 10 000 t (plus de 2 millions de dollars), 1 000 tonnes (159 126 dollars) et 100 tonnes (66 643 dollar).Selon toujours le même document, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, l'Algérie n'a absolument rien exportée en termes dés déchets ferreux. Ceci est expliqué par l'interdiction d'exportation des déchets ferreux dans la Loi de finances complémentaire pour 2010. Cette disposition, faut-il le rappeler, est précédée par celle interdisant l'exportation des déchets non ferreux, et ce dans le cadre de la LFC 2009.L'interdiction d'exportation des déchets ferreux dans la LFC 2010 est justifiée par les pouvoirs publics par le fait que ce créneau fait l'objet de trafic énorme estimé à des milliards de dollars. Néanmoins, des retombées néfastes ont été subies par les entreprises publiques des économiques (EPE) de récupération de l'Est, du Centre et de l'Ouest. Voyant leur activité menacée, ces entreprises ont qualifié l'interdiction de l'exportation des déchets ferreux de menace dramatique qui pèse sur leur avenir professionnel. Les exportateurs ont à maintes reprises mis l'accent sur l'impact négatif de cette mesure, en l'absence de tout débouché local pour les ferrailles récupérées. Selon eux, cette disposition entraînerait la liquidation pure et simple des entreprises avec les conséquences dramatiques que cela induirait, en l'occurrence l'arrêt d'unités économiques viables, le grossissement des rangs des chômeurs, la précarité économique pour les travailleurs et leurs familles, des situations sociales dramatiques .Des experts ont, dans ce cadre, préconisé l'élaboration d'une stratégie pour développer l'exploitation et la récupération des déchets ferreux et non ferreux.Rappelons que pour réglementer l'activité des exportateurs de ces produits, plusieurs mesures ont été prises dans la passé, entre autres, une disposition les obligeant à obtenir une autorisation auprès de la direction du commerce de wilaya territorialement compétente du lieu d'embarquement de la marchandise et celle consistant en une autorisation d'exportation délivrée par le ministère du Commerce.Il faut signaler que l'Algérie a importé durant les quatre premiers mois de l'année 2011, plus de 12,5 tonnes de déchets ferreux pour un montant de plus de 12 000 dollars. Durant l'année 2010, la quantité des déchets ferreux importés était estimée à plus de 49 tonnes pour un montant dépassant 89 000 dollars. B. A.