De notre correspondant à Constantine A. Lemili Il faudrait quand même gratter le vernis extérieur pour saisir toute l'ampleur d'un titre conquis non sans luttes intestines, guerres de tranchées, coups de force, compromis, compromissions. En fait tout ce qui fait une gestion absconse. Au cours d'une conférence de presse tenue le 8 août au sein du siège provisoire du club avant qu'il ne récupère par recours à la force publique ses locaux habituels, le président du club amateur accompagné de Mohamed Boulhabib, communément connu sous le sobriquet de Soussou, disait les difficultés de l'association à s'inscrire dans le professionnalisme pour de nombreuses raisons, même si le dossier se trouvait au niveau de la ligue nationale au même titre que l'ensemble des clubs. Boulhabib Mohamed, officiellemen responsable de la section football mais officieusement homme orchestre du club, prenant la parole d'autorité, dira : «L'ambition du club sera de revenir dans le giron des grands parce qu'il vaut n'importe quelle équipe parmi le gotha.» Ajoutant que «ce retour se fera avec les moyens du bord», et mieux encore «en ne dépassant pas les six milliards de centimes consommés durant la saison 2009-2010». Histoire évidemment d'apporter la preuve que, comme par le passé, le CSC ne brille que lorsqu'il est là. Effectivement, les Vert et Noir sont revenus, et de quelle manière, parmi l'élite en dominant la compétition de bout en bout. Sauf quand même que le club aura dépensé 10,4 milliards pour y parvenir et une ardoise au comptoir de 1,5 milliard. A l'époque le journaliste de La Tribune avait, en lui posant une question, défié Mohamed Boulhabib de parvenir à accéder avec un budget de seulement six milliards de centimes. La suite est connue. Mais tout au long de la saison, les premiers bailleurs de fonds ont commencé à douter d'une gestion peu orthodoxe des affaires du club, d'une exposition médiatique à sens unique au profit d'un seul personnage qui bizutait tout ce qui était officiel pour écouler son propre discours, un discours populiste dont le but était de caresser dans le sens du poil les milliers de supporters tout en usant d'un autre (discours) mielleux et à la limite du servile à l'endroit des pouvoirs publics. Un mélange des genres qui a mis mal à l'aise au moins deux dirigeants, en l'occurrence Bencheikh Lefgoun, président du CA, et Loucif, qui en est membre et influent financier. L'implosion sera au rendez-vous, trois membres du CA retirant leurs billes et dans la foulée laissant toute latitude à un président officieux mais timonier évident de conduire à sa manière la nef. L'avenir lui donnera raison, même si les voies et moyens resteront des plus discutables en raison du cachet ésotérique qui aura habillé la gestion tout au long de la saison. Un autre avenir dira les révèlera sans doute comme cela a été le cas 15 années après la première présidence de Mohamed Boulhabib dont il n'est nul besoin de revenir sur l'actualité sulfureuse au cours de la moitié des années 1990. Quoi qu'il en soit, cela ne contredit pas une évidence : le CSC est champion et trois membres du CA sont «définitivement» bannis (selon les termes recueillies sur le site du club) de l'assemblée générale, une AG tenue en début de soirée de vendredi dernier, laquelle a validé le bilan pour cet exercice sportif et également décidé de dissoudre l'actuelle SSPA pour en créer une autre. Concluons enfin sur le bon choix du recrutement ayant permis l'accession du club. Tout comme le choix d'un entraîneur qui a su trouver une alchimie à même de permettre au CSC d'évoluer avec des valeurs montantes et des éléments en fin de carrière. Ledit entraîneur sera limogé sans raison à quelques rencontres de la fin de la saison alors que le club disposait quand même d'une demi-douzaine de points d'avance sur son poursuivant immédiat. C'est là l'une des incongruités qui confirment la nature absconse d'une gestion qui l'a été tout autant. Mais les arcanes du football national sont ainsi faits.