Après les émeutes du logement, place aux émeutes de l'électricité. Alors que l'accalmie est de retour dans les localités touchées par les mouvements de protestation liés à la distribution de logements sociaux, la région de Ouled Djellal dans la wilaya de Biskra a pris le relais. Les populations de cette région ont suivi l'exemple de celles de Batna, El Taref et Annaba, pour ne citer que ces exemples, en protestant violemment contre les coupures récurrentes d'électricité en ces journées caniculaires. Les raisons sont différentes mais le moyen d'exprimer cette colère est le même : envahir la rue et saccager les édifices des administrations concernées. A chaque période estivale, Sonelgaz promet un été sans délestage mais à chaque fois les incidents se répètent et privent les consommateurs de l'énergie électrique. Il est vrai que la demande en électricité augmente avec les pics de chaleur enregistré ces derniers temps et avec l'impact de la climatisation devenu important ces dernières années, mais il est vrai aussi que les promesses d'un été sans délestage ne sont pas tenues. La climatisation est fortement utilisée ailleurs mais les délestages sont moins fréquents. Le ministre de l'Energie et le P-DG de Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, ont pourtant assuré que le problème (ndlr délestage) ne se posera pas cet été. En juin dernier Bouterfa a assuré qu'il ne devrait pas y avoir de problèmes d'alimentation électrique et qu'il n'y aurait pas également de délestage national assurant que la capacité de production nationale est suffisante pour couvrir la demande. Or, ces derniers jours, plusieurs régions vivent au rythme des coupures infernales d'électricité endommageant les équipements électroménagers des citoyens touchés et pénalisant entreprises, hôpitaux et administrations. Dans la ville de Biskra, fief de cette haute tension, d'où est parti le mouvement de protestation, la température en période estivale varie entre 40 et 45 degrés, les coupures se répètent depuis 10 jours. Et ce n'est pas la seule à souffrir des délestages dans la région du Sud. D'ailleurs, l'année dernière, plusieurs actions de protestations avaient été menées. Le scénario ne fait que se répéter. A qui incombe la responsabilité d'une telle situation ? En tout cas pour l'heure, au niveau de Sonelgaz, les justificatifs situent l'origine des défaillances ailleurs, loin de l'entreprise, puisque ce sont les entreprises chargées de réaliser certains projets qui sont directement accusées, du moins à Alger. Sonelgaz a parlé hier «d'agressions d'ouvrages» et «d'absence de coordination». Sachant justement que des chantiers sont en cours de réalisation à proximité de ses installations, pourquoi le groupe n'a pas pris ses dispositions ? Cette situation rappelle celle des inondations engendrées par le laxisme des APC et le retard pris dans le nettoyage des avaloirs… S. I.