De notre envoyé spécial à Hassi R'mel Youcef Salami C'est jeudi dernier que la centrale électrique hybride, à cycle combiné -solaire-gaz- de Hassi R'mel, la seconde au monde, la première étant celle implantée au Maroc, a été inaugurée. Elle l'a été par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, en présence de son homologue espagnol, le ministre de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, Miguel Sebastiàn. La centrale hybride en question a nécessité un investissement estimé à 350 millions d'euros, supporté en partie par les Espagnols. La centrale de Hassi R'mel, c'est 150 mégawatts (MW) dont 30 mégawatts produits à partir du solaire. Elle est le fruit d'un partenariat algéro-espagnol dont les premiers fondements ont été édifiés en 2005, lorsque les deux parties ont lancé l'appel à investisseurs, suivi, en 2007, de la signature du package contractuel et de la clôture financière du projet. Le financement de la centrale est assuré à hauteur de 80% par un syndicat de banques publiques constitué de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), du Crédit populaire (CPA) et de la Banque nationale d'Algérie (BNA). «SPP1» est la société de projet chargée de la réalisation et de l'exploitation de la centrale. Elle est détenue par NEAL, Abener, Cofides et SVH. Cette centrale constitue le premier pas dans la mis en œuvre du programmé dédié au renouvelable que le gouvernement a approuvé il y a quelques mons. Dans une allocution qu'il a faite à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de la centrale, Youecef Yousfi a appelé les Espagnols à s'impliquer dans la réalisation de ce programme. Qualifiant la coopération algéro-espagnole de «fructueuse», le ministre a déclaré espérer que cette coopération «se poursuivra» à travers d'autres projets dans le domaine des énergies renouvelables que nous comptons réaliser. Yousfi a rappelé que le secteur de l'énergie a la charge de mettre en oeuvre, sur les vingt prochaines années, ce programme qui nécessite, pour le seul volet électricité, 4 500 milliards de dinars. Et c'est un programme qui vise l'installation «de plus de 20 000 mégawats à l'horizon 2030». Pour sa part, le ministre espagnol a souligné la volonté de son pays de devenir «un partenaire stratégique de l'Algérie» dans le domaine énergétique et a souhaité «l'accompagner» dans la mise en œuvre de ce programme de développement des énergies renouvelables. «Nous voulons accompagner l'Algérie dans la réalisation de ses projets de développement des ENR qui constituent un pas de plus dans notre collaboration énergétique», a-t-il détaillé. Il dira au sujet de la centrale hybride qu'il s'agit «d'un exemple éloquent» de coopération, «d'une expérience pilote» dans toute la région de la Méditerranée et «un modèle viable» de production d'électricité pour les zones rurales et montagneuses éloignées des réseaux électriques traditionnels. Le ministre espagnol a, dans un autre registre, relevé que l'accès de Sonelgaz au marché européen de l'électricité «dépend aussi des réseaux d'interconnexion en Méditerranée». Dans de récentes déclarations, le P-DG de Sonelgaz a acerbement critiqué le marché européen qu'il estime «verrouillé». La Sonelgaz a essayé de s'y installer, mais elle n'y a pas réussi pour l'instant. La centrale hybride qui a été connectée au réseau national pourrait considérablement contribuer à la satisfaction de la demande de consommation qui ne cesse d'augmenter, en ces jours de canicule. En résumé, cette centrale a été mise en route par Neal, Abiner et SPP1. Neal Spa est une société constituée par les entreprises publiques Sonatrach, Sonelgaz et le groupe privé Sim. Elle est spécialisée dans le développement des énergies renouvelables. Abener est une filiale d'Abengoa, une compagnie internationale qui applique des solutions technologiques innovatrices pour le développement durable dans le secteur de l'énergie et de l'environnement. SPP1 est donc la société de la réalisation et de l'exploitation de la centrale. Son capital est détenu par Neal, Abener, Cofides et SVH.