De notre correspondant à Constantine A. Lemili Curieux paradoxe que celui qui met à bas des règles considérées, arbitrairement au vu de ce qui va suivre, comme immuables dans le monde du travail. Jusque là, les conflits professionnels ont régulièrement opposé les travailleurs à leurs employeurs. Ce n'est plus le cas à Constantine ces deux dernières années où le bouillonnement latent de la scène sociale vise l'UW UGTA que des sections d'entreprises et d'unités trainent devant la justice et obtiennent en général gain de cause.C'est le cas du collectif de travailleurs de la direction régional «Est» de l'office national de la météorologie qui souffrait de la présence d'une section syndicale dont le mandat était arrivé à échéance depuis plus de deux années et que l'UW a renouvelé en vertu du fait du prince, sans tenir compte de l'avis des travailleurs, imposant «ses hommes» et, dans la foulée, en ignorant superbement les statuts généraux, voire même le principe universel selon lequel un syndicat est élu et non désigné.Une quarantaine de travailleurs, parmi les cinquante que compte l'ONM, ont décidé de prendre leur destin en main et d'ester en justice (section sociale) l'union de wilaya pour tenter d'obtenir le renouvellement de la section. La justice passera et leur donnera gain de cause le 30 mars dernier. Une décision pour l'éxecution de laquelle l'UW traînera les pieds, refusant d'organiser une assemblée générale et par voie de conséquence d'adouber une section syndicale réellement élue et non un groupe d'affidés.«Nous n'avons à aucun moment cédé mais une brochette de cadres enracinés au sein de l'UW voyait d'un mauvais œil l'arrivée d'une section syndicale qui ne serait pas aux ordres, rejetant donc l'idée de la tenue d'une assemblée générale» nous confiera au téléphone Ahmed Gassi le nouveau secrétaire de section ONM. Mais entre le 30 mars et le 14 juillet, date d'élection et d'installation de la section syndicale, validée par la présence d'un huissier de justice, un autre évènement est venu bouleverser la donne au sein de la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda : A. Mehdi, le SUW déposé par la centrale syndicale selon une procédure disciplinaire, frappée de caducité par la suite, allait à son tour être réhabilité par une décision de justice et revenir à son activité. Une mesure qui réinstallait, même si les équilibres semblent encore précaires, la normalité au sein de l'UW et donc permettre l'élection de la section de la DRE ONM jeudi passé.Voilà donc la centrale syndicale confrontée à des désaveux contre lesquels elle ne peut réagir qu'en obtempérant puisqu'il s'agit d'application de la loi. Nul n'est au dessus.Nombre d'entreprises dans le même cas de figure que l'ONM, l'exemple donné par cette dernière pourrait faire tâche d'huile d'autant plus qu'il y a maintenant jurisprudence en la matière.