Photo :S. Zoheir Par Smaïl Boughazi A moins d'une semaine du début du mois de Ramadhan, les différents intervenants dans la sphère commerciale s'affairent à rassurer le citoyen, pris de cours par l'affolement des marchés des fruits et légumes et des viandes particulièrement. Une situation qui revient presque chaque année à l'occasion du mois du jeûne. Si les départements du Commerce et de l'Agriculture, concernés directement par la situation, ont tout fait pour calmer les esprits, il n'en demeure pas moins que la réaction des marchés en ces temps de vacances était déjà attendue. En fait, il est utile de le rappeler, le gouvernement avait décidé de mettre en place en 2008 un nouveau système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) à travers la constitution de stocks d'intervention à partir de la production nationale. Ce système est toujours de mise, mais son efficacité reste discutable. En fait, malgré ces mesures de régulation, les prix de certains produits alimentaires connaissent, durant cette période, des niveaux inégalés. Les raisons sont multiples et en premier lieu la spéculation est pointée du doigt. D'ailleurs, même le ministère des Affaires religieuses a décidé de sensibiliser les commerçants à travers les imams. Leurs discours devraient être orientés essentiellement vers ces commerçants, les dissuadant de profiter de ce mois sacré pour réaliser des gains faciles, avait déclaré le ministre dernièrement. Quant à la disponibilité des produits agricoles sur les étals, le ministère de l'Agriculture a tenu à rassurer les consommateurs. Selon un responsable du département de Benaïssa, toutes les précautions ont été prises en compte afin d'assurer un approvisionnement régulier des marchés. Des quantités importantes ont été stockées à cet effet : 130 000 t de tomate, 48 000 t de courgette, 11 000 t de haricots et 26 000 t de laitue seront mises sur le marché au moment opportun. Le directeur de la Régulation et du Développement des productions agricoles au ministère, M. Youcef Redjam Khodja, qui avait communiqué ces chiffres récemment, a estimé que «ce sont des productions de saison qui seront mises sur le marché durant le Ramadhan. Cela veut dire qu'il n'y aura pas de problème de disponibilité (des produits)». La viande, un produit sur lequel une pression s'exerce durant ce mois sacré, a aussi bénéficié de toute l'attention du ministère. En plus de la production nationale, des appoints d'importation ont été effectués, selon le responsable du ministère. Ainsi, 4 000 t de viande ovine congelée d'origine locale seront injectées et ce, en plus de la viande congelée importée. Ces quantités seront écoulées à un prix avoisinant les 600 DA/kg. Cette viande ovine sera vendue à travers un circuit de distribution comprenant plus de 300 points de vente à travers 40 wilayas. 22 000 t de viande rouge importée depuis janvier par des opérateurs publics et privés seront également injectées pour stabiliser les prix. Des opérateurs ont également importé plus de 14 000 taurillons destinés à la boucherie, ce qui va donner 3 000 t de viande fraîche, ajoute le même responsable. Un stock de 10 000 t de viande blanche a été constitué en prévision du mois sacré. Il représente le double de celui de l'année dernière. Pour le poulet, le représentant du département de l'agriculture assure que la production locale sera cédée à un prix de 250 DA à travers 286 points de vente dans les 48 wilayas du pays. Quant au lait et aux céréales, des mesures décidées par le gouvernement devraient influer sur la production nationale. Les quotas des semouliers et des minotiers ont été augmentés de 10%. Une mesure qui influera sur les quantités produites. Les transformateurs de lait ont également bénéficié d'une augmentation de 15% de leurs quotas. Ce qui devrait hisser la production de lait pasteurisé en sachet à 5,2 millions de litres/jour contre 4,5 millions de litres/jour d'habitude. Bien que le ministère de l'Agriculture soit au rendez-vous pour ce qui concerne la disponibilité des produits agricoles, il faut cependant attirer l'attention sur certaines pratiques commerciales qui agissent sur les prix. Sur ce point, le rôle des agents de contrôle du ministère du Commerce est décisif. Enfin, il est à signaler que malgré la disponibilité des produits alimentaires, les agissements de certains consommateurs durant le mois de Ramadhan sont aussi une des rasions des hausses effrénées des prix.