Photo : Riad Par Younès Djama Il existe bel et bien une déficience en médicaments sur le marché. Tous les pharmaciens rencontrés hier ont fait état d'une grande pénurie de médicaments, y compris ceux servant au traitement des pathologies graves, notamment le cancer et certaines maladies chroniques. Ils démentent de manière catégorique la «soi-disant» disponibilité qu'avaitannoncée la veille Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé. «J'ai personnellement été ulcérée par les déclarations du ministre hier (lundi, ndlr) au JT de 20 heures. Il dit qu'aucune pénurie n'est enregistrée. C'est totalement faux ! Il y a une grave pénurie de médicaments», nous fait savoir une pharmacienne de la capitale. Elle a énuméré une liste non exhaustive des médicaments manquants, essentiellement les pilules contraceptives, à l'instar d'Adepal, Marvelan, Minidril et Lutényl. Elle fait également état du manque de Colchicine pourtant nécessaire pour le traitement de la goutte. Même constat pour le Dudrex. Une autre pharmacienne de Belouizdad constate le manque d'Alpha vital pour traiter le manque de calcium, a fortiori lorsqu'on sait que ce médicament n'a pas de substitut. Dans le même sillage, elle note l'absence d'insulines, y compris celle dite à seringue produite par le groupe pharmaceutique public Saidal. Pourtant, les responsables du groupe n'ont de cesse de claironner que les quantités produites sont en surstock. Lundi dernier, Ould Abbès a cru bon de répondre aux déclarations faisant état de pénurie de médicaments dont 160 sont considérés comme vitaux. Le ministre prétend ainsi qu'aucune pénurie n'est enregistrée ; il y va même jusqu'à rassurer sur la disponibilité de toute la gamme des médicaments couvrant la pathologie d'urgence, les pathologies chroniques et les pathologies réputées de saison. La réalité du terrain confirme le contraire. Ould Abbès devrait penser à se rendre dans les officines où s'«approvisionne» le petit peuple. Peut-être qu'il changera d'avis…