Le président du CNES, M. Mohamed Seghir Babes, a déclaré hier, en marge du workshop sur l'économie fondé sur la connaissance, organisé au palais des Nations à Club des Pins et initié par le Conseil national économique et social (CNES), que le rapport sur cette question sera remis au gouvernement à la fin du mois de novembre prochain. Il lui servira de base de travail autour de cette question importante. Les travaux se sont déroulés dans la matinée avec la participation du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, des représentants des différents départements ministériels, mais aussi des experts de tout bord, des académiciens, des chefs d'entreprise, des membres de la société civile et du patronat, entre autres. L'ouverture des travaux a été faite par le président du CNES qui a rappelé le contexte de la rencontre et ses objectifs : mettre en place un système national d'évaluation des politiques dédiées à l'économie fondée sur la connaissance (EFC) et mettre en équation le capital croissance comme une discipline émergente. En somme, «on est dans une phase de recherche et d'élaboration, voire de carrefour de l'état des lieux de l'EFC en Algérie, et les possibilités d'action qui suivront grâce à ce workshop». C'est-à-dire «aller à l'explicitation d'une politique claire dans ce domaine-là», souligne encore le conférencier. Mais pour cela, dira-t-il encore, «il faudrait mettre un dispositif permanent d'évaluation de ces politiques. Dans cette perspective, le CNES se propose d'être le pivot central autour de cette réflexion». Babes a réitéré l'exigence majeure dans cette démarche : les réseaux académiciens (universités et centres de recherche), la société civile et ses ramifications (syndicats, associations…) et les pouvoirs publics sont un carrefour réceptacle de cette démarche. Pour sa part, M. Jean Eric Aubert, expert principal de l'Institut de la Banque mondiale, a rappelé qu'«il s'agit là d'un processus de réflexion que nous accompagnons maintenant depuis un an». Il y a eu «un travail de réflexion et d'analyse de l'état des lieux de l'Algérie face à l'EFC. Un travail lucide, important et profond a été fait et nous le saluons», dira-t-il. Selon lui, «ce concept EFC est un peu nouveau pour les pays moins développés mais beaucoup d'entre eux se sont engagés dans cette voie et nous les accompagnons dans cette nouvelle stratégie». Pour M. Aubert, ce concept exige «de rendre nos neurones plus compétitives que nos muscles. En Algérie nous remarquons qu'il y a de la créativité, de la compétence, et nous nous réjouissons du fait que ce dialogue est engagé avec les plus hautes autorités publiques». «Nous sommes impressionnés par le bouillonnement en Algérie autour de cette question à condition, bien sûr, de libérer les énergies. L'Etat doit devenir le chef d'orchestre et libérer ces énergies ordonnées», a-t-il signalé. «On est là pour vous aider et vous accompagner dans le changement et le progrès qui se manifestent de par le monde», conclut-il. Intervenant à son tour, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Bessalah, a fait un exposé sur le secteur, relevant ses avancées mais aussi ses insuffisances. Celles-ci sont, entre autres, l'échec de l'opération Ousratic qui consiste à doter les familles de micro-ordinateurs. L'objectif des 6 millions de PC d'ici 2010 n'est pas atteint puisque, à ce jour, 50 000 ordinateurs seulement ont été vendus. Sur les actions à entreprendre, il dira qu'il s'agit d'aller vers la promotion et l'exploitation utile de l'Internet à travers la définition d'une stratégie d'appropriation des usages des TIC et de développement de l'industrie du contenu. En parallèle, il faut aller dans le sens du déploiement des applications liés notamment à la e-santé, à la e-éducation, au e-commerce, etc. Le ministre a, enfin, présenté les axes principaux de la stratégie e-Algérie 2013. B. A.