Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Des rumeurs persistantes font état, depuis deux jours, de la dissolution par le président de l'Assemblée populaire nationale de la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur la hausse des prix de l'huile et du sucre en janvier dernier. Et dont les conséquences se sont traduites par de violentes émeutes dans le pays, notamment dans la capitale. M. Ziari n'aurait pas apprécié la lenteur avec laquelle cette commission active et ne s'explique pas pourquoi elle tarde à remettre ses conclusions en y incluant également l'augmentation des prix de ces deux denrées de première nécessité depuis le début du mois de Ramadhan. Renseignement pris auprès de sources parlementaires, il s'est avéré qu'il n'en est rien. De plus, les seuls produits qui n'ont pas connu de hausse depuis le 1er août, ce sont justement le sucre et l'huile. Toutefois, cela ne dispense aucunement les députés, membres de cette commission, de s'intéresser à ce qui se passe dans la mercuriale (malgré la large disponibilité des produits) en élargissant leur mission, pour déterminer les causes de la montée vertigineuse des prix des fruits et légumes et autres produits alimentaires. Cela leur aurait permis d'étayer leur rapport en ne se confinant pas uniquement à l'huile et au sucre et prouver, si besoin est, à l'Exécutif que toutes les déclarations qu'il a rendues publiques jusqu'à présent, par la voix de son ministre du Commerce, à propos de la stabilité des prix n'est que de la poudre aux yeux. Et pour cause, tous les dispositifs qui ont été mis en place pour pallier à toute éventualité, notamment la spéculation des commerçants, se sont avérés inefficaces en raison d'absence de mesures coercitives. Car personne ne fera croire au citoyen lambda que le gouvernement ne connaît pas les charognards qui ne lésinent pas sur les subterfuges pour s'en mettre encore plein les poches. C'est dire si les lobbies, dans tous les secteurs d'activité, sont dotés de grandes capacités de nuisance. On aurait dit que l'Etat a peur de sévir de crainte qu'ils ne provoquent encore d'autres émeutes que d'aucuns, outre mer, qualifieraient de «printemps arabe qui s'élargirait à l'Algérie». Mais que font nos députés ? Rien. Absolument rien. Ils n'essaient même pas de redorer leur blason après tout un mandat d'adoption de mesures antipopulaires et d'appui à la mafia de la friperie. Et pourquoi le feraient-ils, eux qui sont quasiment sûr de briguer et obtenir un autre mandat, la prochaine législature, et grassement payé. La commission d'enquête mise en place à la suite d'une proposition émanant de la majorité parlementaire, notamment le FLN, a-t-elle besoin de plus de trois mois pour rendre son verdict. Elle qui a auditionné depuis le 9 mai dernier, soit 13 jours après son installation officielle, ministres, experts et tous les acteurs opérant dans la sphère de la production de l'huile et du sucre. Cela, en sus des visites dans les unités de production. Visites au demeurant inutiles car le fond du problème ne réside pas dans la chaîne de fabrication ou de transformation. En fait un simple battage médiatique, des conférences de presse à n'en plus pouvoir, des interpellations répétées du gouvernement auraient certainement pu atténuer le poids du couffin de la ménagère, pécuniairement s'entend. Mais il se trouve que les élus de la nation, sont à l'aise. Très à l'aise. Payer 1 kg de viande hachée, très prisée en ce mois de carême, à 1 100 DA ne les dérange aucunement. Cela équivaut pour eux à un pourboire. Aux gueux, aux cadres moyens, si tant est qu'il en existe encore, «de ne pas se soumettre au diktat des commerçants». Pendant ce temps, les pouvoirs législatif et exécutif brillent par leur défaillance. Sur toute la ligne.