Après la lourde chute de la veille, les marchés financiers ont connu, hier, de fortes volatilités, alors que les investisseurs tournaient un regard rempli d'espoir vers la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). La Bourse de New York amorçait, hier, un rebond hésitant à l'ouverture : le Dow Jones gagnait 0,89% et le Nasdaq 1,11%. Vers 13h50 GMT, le Dow Jones Industrial Average prenait 96,72 points à 10 906,57 points, après en avoir lâché plus de 600 la veille. Sixième plus fort repli en points de son histoire. L'indice vedette a ouvert en hausse, avant de tomber brièvement en zone négative juste après l'ouverture, puis de se reprendre. Le Nasdaq, à dominante technologique, montait de 26,28 points à 2 383,97 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 1,22% (ou 13,63 points) à 1 133,09 points. Signe d'une certaine détente, le marché obligataire, terre d'accueil des investisseurs inquiets, se repliait après avoir enregistré une belle envolée. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans remontait à 2,378% contre 2,339% avant-hier, et celui du bon à 30 ans à 3,690% contre 3,663%. Les Bourses européennes ont effacé une partie de leurs pertes hier à la mi-séance, Milan repassant même dans le vert. A 14h45, l'indice CAC 40 prend 0,26% à 3 133,43 points après avoir évolué dans une fourchette comprise entre 2 979,87 points (-4,6%), son plus bas niveau depuis le 13 juillet 2009, et 3 201,68 points (+2,4%). Du côté des indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 cède 1,18% et l'EuroFirst 300 0,34%. Reflet de la fébrilité des marchés, l'indice de volatilité VDAX-NEW bondit de près de 15% et atteint son plus haut niveau depuis décembre 2008. Les volumes sont une nouvelle fois extrêmement importants, toutes les Bourses européennes affichant dès la mi-journée des niveaux de transactions plus élevés que leur moyenne quotidienne habituelle. «Les marchés sont proches du fond alors qu'il y a une certaine exagération de la part des investisseurs (...) L'état de santé des entreprises est très différent de celui de la crise de 2009, avec des taux de rendements supérieurs à 4% (...) Cela devrait constituer un facteur important de soutien», commente Patrick Moonen, stratège actions chez ING IM.Du côté des Bourses des pays «périphériques» de la zone euro, Milan perd 0,8%, Madrid 1,75% et Athènes s'adjuge 1%. «Si le scénario d'une récession venait à se préciser, les bénéfices des entreprises pourraient chuter de 15% à 20% et les marchés encore baisser dans des proportions similaires», prévient Patrick Moonen tout en écartant un tel scénario, le stratège anticipant encore un simple ralentissement économique et une croissance nulle des bénéfices pour 2011 et 2012. «Le niveau de la prime de risque sur le long terme valorise quelque chose de plus grave qu'un simple ralentissement économique, puisque l'on atteint un niveau proche de ceux touchés au début des années 1980 et la double récession américaine», commente Benoît Peloille, stratège actions chez Natixis.En Asie, après une ouverture en chute libre, les Bourses limitaient leurs pertes. Tokyo a cédé 1,68% à la clôture après une perte de 3,30% dans l'après-midi. Hong Kong a clôturé, hier, en baisse de 5,66%, après une séance de montagnes russes qui a vu l'indice plonger de plus de 7%. Séoul a clôturé sur une baisse de 3,64%, après avoir chuté de près de 10% en séance, Shanghai cédait 1,10% tandis que Sydney a clôturé sur une hausse de 1,2%, après avoir cédé plus de 5,5% en cours de séance. Les incertitudes demeurent et l'annonce du chiffre de la productivité trimestrielle des entreprises américaines sera très surveillée, prévient Saxo Banque dans une lettre électronique, estimant qu'un chiffre en contraction enfoncerait un peu plus l'économie américaine vers la morosité.En la matière, les économistes et analystes interrogés par Reuters anticipent une baisse de 0,8% de la productivité au deuxième trimestre. B. A.