Photo : Riad Par Hassan Gherab La 6E soirée de la kheïma de solidarité du quotidien la Tribune s'est tenue, mercredi dernier, sous le signe de la diversification. La première partie sera dédiée à la musique savante, l'andalou, avec la troupe Mezghena qui prendra place sur la scène vers 23h30 pour servir au public présent un bel échantillon de touchiates avec des neçraf et khlass guillerets. L'exécution orchestrale était tout simplement parfaite, du cousu main. L'harmonie est la première qualité et atout de cet orchestre où trois générations de musiciens se côtoient en bonne intelligence et travaillent en parfaite synchronie. Pour preuve, sur scène, les morceaux admirablement exécutés, l'ont été bien que les musiciens n'aient qu'un inaudible retour de scène. C'est dire le niveau de maîtrise de l'orchestre. Personne parmi le public ne s'est d'ailleurs rendu compte du petit couac technique. «Je ne suis vraiment pas déçu d'être venu, bien au contraire. C'est la première fois que je viens. J'ai entendu parler de cette kheïma chez les jeunes du quartier qui m'ont dit que l'endroit était sympa, je confirme. On est bien reçue, la sécurité est bien assurée et on a de la bonne musique, sans rien devoir payer. Qui pourrait refuser un tel cadeau ?», nous dira un jeune père de famille venu avec sa femme et ses deux enfants. Un groupe de jeunes tiendra les mêmes propos en ajoutant qu'ils aiment aussi cette kheïma pour son côté convivial et ces hommages aux anciens sportifs qui «nous permettent de découvrir des footballeurs dont on entendait parler seulement». Et à ce volet, la soirée de mercredi dernier sera réservée à Ousser Maâmar, un ailier qui a laissé son nom dans l'histoire du club blidéen, l'USMB, et avant lui le FC Blida. Mais avant de recevoir l'hommage qui lui était dû, Ousser demandera à lire une petite lettre qu'il a écrite à l'occasion, lettre dans laquelle il résumera l'esprit et la philosophie du sport. L'animatrice saisira la balle au vol et lui demandera ce qu'il pourrait conseiller aux actuels footballeurs. L'ancien ailier répondra simplement que les temps ont changé. Autres temps, autres mœurs. «Nous, on jouait en amateur. Aujourd'hui, il y a des clubs professionnels», dira-t-il pour l'exemple, mais si le statut change, l'esprit et la philosophie restent. Le football c'est du travail et du fair-play, résumera Ousser qui, malgré son âge, nous accompagnera dans notre veillée qui se poursuivra avec un dernier passage de la troupe Mezghena. L'orchestre terminera en beauté son tour de chant avec un neçraf qui fera se lever de leurs chaises quelques danseurs parmi le public. Changement de registre, on vire plein ouest et on atterrit à Sidi Bel Abbès avec Mohamed Sahli (mandole) et son groupe (basse, synthé, derbouka, tar et bendir) qui prennent la tangente et surprennent toute l'assistance avec un raï inspiré de ce bédoui dont est justement issu le raï originel. C'est un retour aux sources. Ça plaît aux jeunes, moins aux seniors… N'est-ce pas le lot du raï ?