Les problèmes et les polémiques se sont multipliés cette saison. Et comme pour couronner le tout, le parcours des deux clubs algériens dans les compétitions africaines, la JS Kabylie en coupe de la CAF et le MC Alger en Ligue des champions, est carrément atastrophique. Mais, globalement, les mentalités n'ont, bien évidemment, pas changé – ce n'est, en fin de compte, qu'une transformation administrative du statut des clubs de celui de «club sportif amateur (CSA)» à celui de «société sportive par actions (SSPA)». Mais ce qui fait dire à tous les amoureux de la balle ronde en Algérie que le football national est encore loin d'atteindre le professionnalisme, c'est beaucoup plus le manque, ou carrément l'absence, dans certains cas, de l'infrastructure sportive adéquate. Des clubs qui ont un siècle d'existence trouvent parfois des difficultés pour domicilier un match. Cela pour la compétition. La situation de l'infrastructure sportive d'entraînement est bien pire. On s'en souvient, cette saison, le MCA a fait face à un énorme problème pour domicilier ses matches au stade de Bologhine qui accueille déjà l'USMA. Le problème s'est même posé en Ligue africaine des champions, puisque, dans un premier temps, les responsables du stade du 5-Juillet avaient refusé d'autoriser le Mouloudia à disputer ses rencontres en cette enceinte en raison d'une dette impayée. Plusieurs stades de la capitale ne peuvent normalement accueillir des matches des catégories séniors de la Ligue 1 ou même 2. C'est le cas du stade Zioui de Hussein Dey ou même celui d'El Harrach, quoique ce dernier puisse être autorisé à accueillir les matches de l'USMH. Si l'on applique à la lettre les statuts de clubs professionnels et les recommandations de la Fifa en la question, notamment en ce qui concerne la sécurité, pour ne citer que cet aspect, il est clair que la majorité des stades algériens seront fermés pour les compétitions officielles. Et quand le stade est commode, sa pelouse se trouve dans un piteux état. Même le stade du 5-Juillet ne déroge pas à cette règle. Souvenons-nous, à la veille du match de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2012, opposant l'Algérie au Maroc, les responsables de l'équipe nationale avaient trouvé beaucoup de difficultés à trouver un stade pour la rencontre. Finalement, c'est celui de Annaba qui fut choisi. Le même problème risque de se poser également au mois d'octobre avec le dernier match de ces éliminatoires, même s'il est clair que c'est celui de Blida, qui a subi quelques travaux de réfection ces derniers temps, qui va être choisi. Si le problème se pose avec beaucoup plus d'acuité pour le centre du pays et plus particulièrement la capitale, il faut dire que les autres régions font également face à un problème énorme de manque d'infrastructures. C'est pour remédier à cette lacune que les plus hautes autorités du pays ont initié, depuis quelques années, des projets de construction de pas moins de sept stades d'envergure. Deux d'entre eux se trouvent à Alger, en l'occurrence ceux de Douéra et Baraki. Leur capacité d'accueil avoisinera les 40 000 places. Si les projets ont été initiés en 2007, il faut dire que les travaux de leur réalisation n'ont débuté que durant l'année dernière. Ces stades ne seront donc pas livrés avant 2013. La même chose peut être dite du stade de Tizi Ouzou ou celui d'Oran. Celui de Sétif est, par contre, au stade de la maquette. Quoi qu'il en soit, à leur livraison, ces enceintes sportives vont régler énormément de problèmes, tant sur le plan sportif que sur le plan sécuritaire. Mais cela suffirait-il ? Il est clair que le problème d'infrastructures subsistera, notamment celles relatives à la préparation et l'entraînement. A cet effet, des assiettes de terrain pour la mise sur pied de centre de formation ont été allouées aux clubs. Selon toute vraisemblance, seule l'USMA a annoncé l'entame des travaux. Les clubs doivent également fournir des efforts. Entre recruter un joueur avec un salaire mensuel de 200 millions de centimes et aménager une assiette de terrain en centre de formation, normalement le choix serait vite fait. Mais on n'en est pas là et la majorité des présidents de club préfèrent investir tout leur argent dans le recrutement et commencer à évoquer la crise financière deux mois après. En tout cas, sans infrastructures, le football national ne pourra devenir concrètement professionnel. Leurs catégories inférieures continueront à se partager un même terrain pour les entraînements. Des joueurs qui ne connaissent les mesures réelles d'une pelouse que le jour du match. A. A.