Sur le plan de la production locale, nul doute que les récoltes n'arrivent plus à suivre la croissance de la consommation de blé tendre et dur. Celle-ci engendrée à la fois par la croissance démographique et le soutien de l'Etat aux prix à la consommation des blés qui constituent l'épine dorsale du système alimentaire algérien car fournissant plus de 60% de l'apport calorifique et 75 à 80% de l'apport protéique de la ration alimentaire. Le dernier record de production en la matière a été enregistré en 2009 avec 62 millions de quintaux tous types confondus pour tomber en 2011 à 45 millions de quintaux alors que les besoins nationaux sont estimés à près de 65 à 60 millions de quintaux. En somme, il faudrait vite revoir à la hausse les volumes de récoltes. Ce que, d'ailleurs, envisage le ministère de l'Agriculture et du développement rural (MADR). Selon le secrétaire général du ministère, Sid Ahmed Ferroukhi, il s'agira d'atteindre au plus vite l'objectif de 55 millions de quintaux, «si l'on veut réduire la facture des importations de céréales et sécuriser l'approvisionnement du pays», avait-il lancé sur les ondes de la radio nationale. Pour y arriver, une série de mesures ont été prises par la tutelle et mises en œuvre depuis 2009. Des mesures qui ont permis de rester dans les 40 millions de quintaux récoltés «dans l'attente d'autres performances», a indiqué le SG. Il est utile de signaler dans la foulée les limites des mesures d'encouragement à la production prises jusqu'ici puisque n'étant destinées qu'aux céréaliers. En résumé, il leur est octroyé une subvention à la production à travers la hausse du prix d'achat aux producteurs à l'exemple du blé dur qui passe de 1 900 DA/quintal à 4 500 DA/quintal, ajoutée aux facilitations accordées aux céréaliculteurs pour l'approvisionnement en intrants et l'accès aux équipements (moissonneuses-batteuses et tracteurs). Cela a certes donné des résultats mais toujours est-il que cela reste insuffisant dans le sens où la moyenne nationale des rendements ne dépasse pas les 20 quintaux l'hectare, et les exploitations qui réalisent plus de 40 qtx/ha se comptent sur les doigts d'une main et le gros se situe entre 17 et 20qtx/ha. Il faudrait passer à des rendements plus intéressants. Pour ce faire, il est question de généraliser la technique de l'irrigation d'appoint sur quelque 300 000 hectares. Une orientation tout à fait indiquée à partir du moment où la céréaliculture est une culture pluviale qui dépend donc beaucoup des conditions climatiques. Ces dernières faisant alterner bonne et mauvaise année de récoltes. Pour M. Ferroukhi, l'irrigation d'appoint fractionnée en 150 mm sur l'année ferait améliorer les rendements. «L'idéal serait de revoir à la hausse le fractionnement comme c'est le cas pour les cultures maraîchères qui bénéficient de 600 mm par hectare», a observé le SG du MADR. Une perspective qui a, selon Ferroukhi, le soutien du ministère des Ressources en eau (MRE) notamment pour ce qui concerne les cultures stratégiques visant la production de céréales et de lait. En d'autres termes, donner l'accès à de plus grands volumes d'eau des barrages aux céréaliers. D'autant plus que cette orientation peut se concrétiser sur le terrain dans la mesure où une fois le programme de dessalement achevé et mis en œuvre par le MRE, cela permettra de dégager des disponibilités pour l'agriculture à partir des barrages actuellement orientés vers l'approvisionnement des centres urbains. Z. A.