Parmi les principales sources alimentant le terrorisme à travers le monde figurent la pauvreté et le sous-développement socioéconomique. Même si certains avis divergent concernant l'existence de liens étroits entre terrorisme et pauvreté, la convergence y est au sujet de la nécessité d'accélérer la croissance économique pour lutter contre ce fléau ravageur. D'ailleurs, les participants à la dernière Conférence d'Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement dans les pays du Sahel (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) a mis l'accent sur cette question. La pauvreté, la centralisation et le manque de considération à l'égard des zones reculées ne sont pas uniquement générateurs de tensions sociales et de mouvements de protestation comme ne cessent de le signaler les experts. Mais ce sont aussi des facteurs qui jouent en faveur du terrorisme. Les groupes armées réussissent, en effet, à recruter beaucoup plus dans ces zones et dans les régions frontalières isolées où les perspectives en matière d'emplois et d'investissements sont faibles qu'ailleurs, c'est-à-dire dans les villes où les infrastructures de base (santé, éducation,…) sont disponibles. L'Algérie a toujours défendu cette thèse en considérant que la lutte contre le terrorisme nécessite indéniablement la multiplication des programmes de développement dans la région. Pour l'Algérie, c'est le défi principal à relever. D'où l'urgence de coordonner les efforts et les actions à mener dans ce cadre notamment à travers des aides financières. Dans ce cadre, l'Algérie a pour rappel signé en mai dernier avec le Mali une convention de financement au terme de laquelle l'Algérie a offert au Mali 10 millions de dollars, soit près de cinq milliards de francs CFA. Et ce, pour assurer le développement de la partie Nord du Mali, à savoir les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. A titre indicatif, ce financement permettra de construire des forages, des infrastructures sanitaires et promouvoir la formation professionnelle, et l'emploi des jeunes, considérés comme étant la frange la plus vulnérable face à la menace terroriste. Les priorités à inscrire dans la lutte antiterroriste exigent ainsi la prise en charge des aspects liés à la formation, l'éducation et le développement des zones vulnérables des pays du Champ. C'est justement pour ces questions que plaide l'Algérie et les participants à la rencontre de la semaine dernière. Des ministres des pays du Champ de la région du Sahel, des experts et des spécialistes des questions liées à la lutte antiterroriste ont relevé la nécessité de mener ne stratégie commune de lutte contre le terrorisme à travers le développement économique. Pour le ministre d'Etat, ministre malien des Affaires étrangères, M. Soumailou Boubaye Maïga, la réponse à la menace terroriste doit s'appuyer sur «la sécurité, le développement et la gouvernance». Ce sont sur ces deux derniers points que les pays du Sahel connaissent d'énormes lacunes. La gouvernance est à améliorer à tous les niveaux. De même pour le développement. L'Algérie a commencé à prendre le dossier en main à travers la concertation sur le développement local entamé la semaine dernière à partir de Tindouf à l'initiative du Conseil national économique et social (CNES) sur orientation du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Objectif : améliorer la gouvernance au niveau local et associer les jeunes aux projets de développements de manière à les éloigner des cercles nourrissant le terrorisme et autres actes maffieux alimentant le trafic de drogue, la contrebande et la corruption. Car le terrorisme n'est pas la seule menace qui pèse sur ces régions. S. I.