De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Missoum Sbih, ambassadeur d'Algérie en France, s'est vu décerner, hier après-midi, le titre de Docteur Honoris Causa de l'Université Paul Cézanne Aix-Marseille III, qui, par ailleurs, deviendra le pôle d'excellence Université Aix-Marseille dès le 1er janvier prochain. C'est dans un grand amphithéâtre de l'institution de l'enseignement supérieur et de la recherche du Midi de la France que s'est déroulée la cérémonie d'attribution du titre honorifique universitaire. Après des paroles de bienvenue du président de l'université, Marc Pena, le professeur Mehdi a évoqué les raisons qui valent à M. Sbih d'être honoré de la distinction. L'enseignant et chercheur a retracé le parcours de l'élu du jour depuis l'obtention d'un doctorat en droit public de l'Université de Paris aux plus hautes fonctions administratives et diplomatiques occupées par le récipiendaire depuis l'indépendance de l'Algérie.Invité ensuite à prendre la parole, M. Sbih a rappelé l'ancienneté de ses relations avec l'université qui l'honore en déclarant qu'au début des années 70, comme premier directeur général de l'Ecole nationale d'administration, il avait trouvé auprès de l'Université d'Aix-Marseille «déjà en avance sur son temps, une disponibilité et une disposition d'esprit des plus favorables pour une coopération multiforme, c'est-à-dire un véritable esprit de partenariat, bien avant que cette expression ne connaisse la pleine signification que nous lui donnons aujourd'hui». Le diplomate algérien a axé son allocution sur la coopération universitaire algéro-française en indiquant que «le caractère exemplaire» de la coopération de l'époque «a incontestablement ouvert la voie au développement ultérieur de relations interuniversitaires entre l'Algérie et la France, fondées sur une vision élevée de la coopération internationale». «C'est précisément cette vision que les gouvernements algérien et français ont voulu traduire dans le nouvel accord de coopération signé récemment entre nos deux pays qui reconnaît, à juste titre, une place prépondérante à la coopération universitaire et scientifique, dont le dispositif rénové envisage, dans un esprit nouveau et avec une approche novatrice, d'adapter notre coopération de manière à ce qu'elle soit en mesure de prendre en compte la nature et la densité de nos rapports et réponde ainsi au caractère exceptionnel des relations entre l'Algérie et la France».Après avoir fait remarquer que l'Algérie a engagé «une profonde réforme de l'enseignement supérieur» au moment où la France procède à une réforme universitaire, le tout nouveau Docteur Honoris Causa a relevé qu'«il y a là une sorte de symbole qui témoigne fortement que nous sommes, les uns et les autres, conscients de la dimension des enjeux en cause et que nous considérons, à Alger comme à Paris, que nous ne pouvons pas, quel que soit le stade actuel de nos développements respectifs, demeurer en marge de la bataille mondiale de l'intelligence dans un monde en pleine transformation». «(…) C'est à partir des universités comme la vôtre, ouverte au monde, et des efforts que nous faisons nous-mêmes dans cette direction, que l'on prend la mesure de l'étendue du champ de coopération qui s'ouvre aujourd'hui à nos deux pays», a encore souligné M Sbih, avant d'ajouter notamment : «Aussi, peut-on affirmer, sans bien entendu méconnaître ou sous-estimer les autres segments de la coopération, que c'est dans le domaine universitaire et scientifique que se construit la partie la plus noble et la plus fructueuse de notre coopération qui engage, pour une large part, l'avenir des relations entre l'Algérie et la France, dès lors qu'elle est considérée, de part et d'autre, comme le créneau le plus structurant de nos relations et le plus porteur d'espérance.»