La fin de semaine sera marquée par une nouvelle tripartite dédiée aux questions sociales. L'UGTA y défendra les salariés du public et les fonctionnaires, le patronat ses intérêts, le gouvernement les équilibres budgétaires et macroéconomiques. Rien de bien surprenant ni d'étonnant ; chacun agit selon le mandat qui lui est dévolu.Pourtant, une catégorie sociale ne sera pas défendue ni représentée, lors de cette importante réunion pour le pouvoir d'achat. Les salariés du secteur privé en seront les oubliés. Pas de syndicat représentatif, faiblesse de l'implantation de l'UGTA dans les entreprises privées et refus systématique de toute création d'un syndicat d'entreprise hormis quelques patrons vertueux.Au-delà des questions du SNMG et de l'article 87 bis, rien ne pourra réellement changer pour cette catégorie particulière de travailleurs. Les modalités d'application du code du travail leur permettant de s'organiser pour pouvoir défendre leurs intérêts n'est pas à l'ordre du jour. Ni l'UGTA et encore moins les syndicats dits autonomes ne se sont penchés sur la question ou en ont fait une priorité. Le syndicalisme et les grèves relève du secteur public et de la Fonction publique. Les conditions de travail et les salaires dans le privé doivent être tels que les Suédois nous envient ! Après toutes les augmentations dans la Fonction publique et la finalisation des négociations dans les entreprises du secteur public, l'on s'attendait à une offensive du principal syndicat en faveur des conditions de travail des employés du secteur privé. Il n'en est rien. Une occasion est offerte à Abdelmadjid Sidi Saïd et ses camardes pour redorer leur blason en prenant en charge une catégorie sociale importante qui n'a pas la chance d'avoir un défenseur. Le travail au noir est la règle, quoi qu'en dise le patronat. Les salaires sont les plus bas du pays, hors secteur des services. La productivité du secteur privé est plus forte que celle du public. Et hors secteur des hydrocarbures, c'est le secteur privé qui contribue le plus dans le PIB. Le 29 septembre, un durcissement des sanctions contre ceux qui ne déclarent pas leurs employés seraient le bienvenu. Cet acte législatif accompagné d'un engagement du patronat permettra également d'aider au financement de la sécurité sociale et d'améliorer, à terme, les ressources de la caisse de retraite et par conséquent les revenus de nos aînés. Un autre geste est également attendu par ces centaines de milliers de travailleurs sans voix, une augmentation comme pour tout le monde.Prendre en compte les salariés du secteur privé devrait être une petite révolution et mettrait du baume au cœur pour beaucoup d'Algériens. Que ces travailleurs ne puissent pas être les éternels oubliés des décideurs économiques ! A. E.