Tous les moyens financiers, organisationnels et humains sont réunis pour la prochaine mise en place d'une industrie orientée vers la construction navale en Algérie. C'est ce qu'a affirmé, avant-hier à Alger, le ministre des Transports, M. Amar Tou, dans une déclaration à la presse au cours d'une visite aux chantiers de l'Entreprise de réparation navale (Erenav), situés au port d'Alger. «S'inscrivant dans le cadre des décisions prises par le Conseil des participations de l'Etat (Cpe), la mobilisation des moyens financiers, organisationnels et humains, nous permet de concrétiser, rapidement, notre ambition en matière de construction navale», a souligné M. Tou. La mise sur pied d'une industrie navale en Algérie, précise le ministre, se fera dans le cadre d'un «partenariat stratégique» entre l'Erenav et une entreprise étrangère, pour la construction, dans une première étape, de navires de taille moyenne. Il s'agit notamment de remorqueurs utilisés dans les opérations de sauvetage dans les eaux territoriales et en haute mer, ainsi que de pontons flottants, selon M. Tou. «De nombreuses sociétés d'envergure internationale, notamment européennes, ont manifesté leur intérêt pour ce projet de partenariat avec l'Erenav, pour lequel des chantiers de construction navale seront implantés à Alger, Djendjen (Jijel) et à Oran», a-t-il assuré. Le Cpe avait décidé, fin juin dernier, un assainissement financier et des financements destinés à l'investissement au profit de l'Erenav, dont l'activité principale est la réparation des navires de marchandises et des car-ferries. L'objectif étant d'assurer la réussite de ce projet, a affirmé M. Tou. Pour sa part, M. Ghazi Regaïnia, président du directoire de la Société des participations des transports maritimes (Gestramar), dont dépend l'Erenav, a expliqué qu'outre des crédits à l'investissement, évalués à 23,6 milliards de DA, l'Erenav a bénéficié notamment d'un effacement de ses dettes, qui s'élevaient à 1,9 milliard de DA. Inscrits au titre d'un plan de développement, les crédits alloués à l'Erenav serviront aussi à financer la création de nouveaux chantiers de réparation navale, qui seront implantés dans une quinzaine de localités côtières. Pour rappel, l'Erenav dispose actuellement de trois chantiers, à Alger (Urnal), Béjaïa (Urnab) et Oran (Urno). Le ministre, qui a visité plusieurs ateliers de réparation navale relevant de l'Erenav, a procédé officiellement à la mise à l'eau de deux pontons flottants, baptisés «Arzew 1» et «Arzew 2», construits par cette entreprise pour le compte du complexe d'ammoniac et d'urée de la société «Sorfert Algérie», implanté à Arzew (Oran), après avoir remporté un appel d'offres national et international lancé en 2010 L'Entreprise nationale de réparation navale (Erenav), qui se lance pour la première fois dans la construction navale, a mis à l'eau jeudi dernier, au port d'Alger, deux plateformes flottantes, servant d'écarteurs pour l'accostage de navires à fort tirant d'eau ou de gros tonnage. La mise à l'eau de «Arzew 1» et «Arzew 2», d'une longueur de 28 mètres et d'une largeur de 13,4 mètres et dont le coût est de 120 millions de dinars, s'est déroulée au chantier naval de l'entreprise, au port d'Alger. Les deux pontons, parfois appelés quais flottants, sont destinés à être amarrés au quai et servir d'écarteurs afin de permettre l'accostage de navires à fort tirant d'eau, prévus pour le chargement des produits pétrochimiques du complexe de la «société Sorfert», à Arzew. L'Erenav avait soumissionné pour ce projet, réalisé par une main-d'œuvre algérienne, au même titre que cinq autres chantiers navals algériens et étrangers. L'Erenav, selon son PDG, M. Azzedine Bouregaâ, vient de soumissionner pour la construction de 14 canots d'amarrage, destinés à l'assistance des navires, au profit des entreprises portuaires. B. A.