Photo : Sahel Par Younès Djama Les corps communs et les ouvriers professionnels du secteur de l'Education observeront une grève illimitée à compter du 10 octobre prochain, a indiqué, hier, le Coordinateur national de ce corps affilié au Syndicat national des travailleurs de l'Education (Snte). Cette décision a été prise à l'issue de la réunion du Bureau national, au cours de laquelle les conclavistes ont dénoncé la «fuite en avant» du ministère qui refuse de «rendre acte» de la situation de la catégorie des corps communs. Cette grève sera ponctuée par un sit-in de protestation devant les directions de l'Education, le 11 octobre prochain à partir de 10h, pour dénoncer les pratiques de la tutelle telles que «l'exclusion, la marginalisation, les abus dans les institutions scolaires, le refus des responsables du ministère de l'Education d'ouvrir le champ du dialogue…». Les revendications des corps communs telles qu'énumérées par le Coordinateur national, Nadjib Ben Meddour, se résument principalement à : «La révision de la grille des salaires, la revalorisation des rémunérations selon le pouvoir d'achat, la publication d'un texte de loi portant protection des travailleurs de l'Education contre les abus des responsables du secteur, l'attribution de primes de risques, de qualification, de documentation et de rendement, fixée à 40%, avec rappel à partir de janvier 2008». Les protestataires exigent «l'application des primes d'encadrement devant être attribuées lors des différents examens et la régularisation des retraités ou leur intégration d'une manière progressive». En outre, ce syndicat réclame «le droit au perfectionnement et à la promotion». Les membres du Snte estiment également que la tutelle refuse de prendre des mesures adéquates pour régler leur situation en fuyant ses responsabilités. Parallèlement à ce débrayage des corps communs de l'Education, une autre action est annoncée par les diplômés des Ecoles nationales supérieures des enseignants (Ens). Selon le coordinateur national de cette entité syndicale également affiliée au Snte, Laid Berbri, cette action de protestation se veut une réaction à l'inaction de la tutelle vis-à-vis de leurs revendications. Pour rappel, les diplômés des Ens se retrouvent au chômage en dépit de l'existence d'une convention signée entre le ministère de l'Education et les futurs diplômés, à la faveur de laquelle le département de l'Education s'engage à assurer un poste de travail aux diplômés à la fin de leur cursus. Une décision en vigueur depuis 2001. Dans certaines wilayas, notamment à Tébessa et Constantine, certains exercent en tant que contractuels. Les animateurs de la Coordination soulèvent le cas singulier des diplômés des Ens option chimie. Ils font également état de pressions qu'exerceraient certaines directions de l'Education. Regrettant le manque flagrant d'enseignants en didactique, les diplômés des Ens réclament une prime de risque au profit des enseignants de physique et sciences de la nature et de la vie, appelés à manipuler des produits chimiques dangereux dans les laboratoires. D'autre part, les diplômés des Ens refusent de travailler dans le cycle primaire. Ils dénoncent les pressions qu'exercent certaines directions de l'Education afin d'amener les diplômés à enseigner les élèves du premier palier. «Nous ne sommes pas formés pour cela, se défendent-ils, la méthodologie est totalement différente.»