De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La majorité des établissements scolaires à Constantine ont été paralysés par le mouvement de grève cyclique initié par les syndicats de l'enseignement. Ces derniers évaluent un taux de suivi de 90%, alors que leur tutelle l'estime à 25%.«Nous ne faisons pas confiance à Benbouzid. Il cherche à gagner du temps et jusqu'à preuve du contraire nous n'avons pas perçu un consensus palpable. Dans le cas échéant, notre mouvement de protestation serait interrompu et c'est l'avis de toute la base syndicale», lâche le coordinateur de wilaya du syndicat des travailleurs de l'Education nationale (SNTE). Une suspicion qui plane toujours en dépit des grilles communiquées la veille de cette agitation dans le corps des enseignants. Au final, les établissements scolaires ont été paralysés hier à travers toutes les communes de la circonscription. Le taux de suivi a oscillé entre 75 et 90% au niveau des trois paliers. Une nouveauté pour le moins surprenante pour les parents d'élèves : le cycle primaire jusque-là prémuni partiellement contre ce genre de débrayage a été affecté puisque la plupart des établissements ont renvoyé leurs bambins. «C'est toujours nos enfants qui payent les frais !», s'indignent quelques parents aux seuils des collèges. Pour le SNTE, entre parole et passage à l'acte il y a un grand écart. Tout ce que l'on avance n'est pas consigné dans des actes concrets aptes à nous persuader pour mettre un terme au gel des activités dans les écoles», a martelé M. Hadji qui met en exergue la pomme de discorde, à savoir les primes jugées indécentes et la gestion des œuvres sociales restée énigmatique quoique le ministère appelle à un référendum dans chaque établissement scolaire. Du côté du Cnapest, le mot d'ordre a été suivi à la lettre. Le coordonnateur de wilaya M. Boucetta fera part d'une forte mobilisation, contrairement à ce que les officiels ont annoncé, soit un taux de suivi n'excédant pas les 24%. «Alors que toutes les structures scolaires n'ont enregistré aucune activité pédagogique, comment peut-on minimiser ou fragiliser le mouvement par ce taux ‘‘irréel'' illustré par l'administration locale ? », commente notre interlocuteur qui place le taux de suivi à 90%. En ce qui concerne l'attitude du Cnapest vis-à-vis des récentes publications des grilles de salaires et primes, le ton est plutôt à l'indignation. «On ne cesse de dévoiler les fiches de paie de l'enseignant. C'est aberrant et pourquoi n'a-t-on pas le de droit de visualiser les rétributions des autres secteurs sous prétexte du décret de non publiable. Pour revenir à notre requête, nous sommes persuadés de la faiblesse de sa résolution par la tutelle. Ceci dit, il reste des zones d'ombre concernant le régime indemnitaire, notamment la question de la gestion des œuvres sociales. Pour ce dernier point, nous exigeons une commission représentative et un mode de gestion connu de tous les signataires à la base du suffrage exprimé ultérieurement. Ce n'est pas aussi clair que cela puisse paraître», appréhende le syndicaliste qui revient sur les décisions unilatérales entérinées par le ministère sans concertation avec le partenaire social. Une «balourdise» qui démontre l'impasse dans lequel les négociations pataugent, d'où le recours «amer» à la grève, seule issue selon les syndicats pour faire pression sur le département de Benbouzid en vue de satisfaire leurs revendications. A Constantine, le SNTE comme le Cnapest entendent poursuivre leur action. Pour le premier, un sit-in est prévu ce matin devant la Direction de l'Education pour lire une missive adressée au président de la République. Alors que le second reste aux aguets des échos qui parviennent de la tutelle pour entrevoir un dénouement «raisonnable». La perturbation dans les cours est une affaire de moindre souci, en témoigne l'importance que l'on accorde à ce volet… au grand dam des disciples.