Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme a appelé hier,les autorités égyptiennes à s'assurer que toute enquête ouverte sur les affrontements qui ont tué 25 personnes, principalement des chrétiens coptes, soit menée de manière impartiale et indépendante. Le porte-parole du Haut Commissariat pour les Droits de l'Homme Rupert Colville a demandé aux autorités d' «assurer la protection de tous, y compris des minorités, dans leur exercice légitime» de la liberté de réunion pacifique et d'expression. «Nous exhortons les autorités à garantir l'impartialité et l'indépendance de toute enquête menée sur l'incident», a-t-il déclaré lors d'un point de presse. Les violences de dimanche ont eu lieu en marge d'une manifestation de Coptes qui protestaient contre l'incendie d'une église dans le gouvernorat d'Assouan au sud du pays. Un vice-Premier ministre égyptien a présenté sa démission hier suite aux affrontements de dimanche. Hazem Beblawi, vice Premier-ministre et ministre des Finances, a expliqué sa décision par le fait que les affrontements, qui ont fait 25 morts dont au moins 17 manifestants coptes, ont «ébranlé la sécurité de la société». «Il n'y a peut-être pas de responsabilité directe du gouvernement dans cela, mais la responsabilité est la sienne au final», a-t-il déclaré, en ajoutant que la situation «extrêmement difficile» du pays nécessitait «une vision et un travail nouveaux et différents». Les affrontements sont survenus lors d'une manifestation de protestation contrel'incendie d'une église en Haute-Egypte. Les Coptes, ou chrétiens d'Egypte, représentent de 6 à 10% de la population du pays et dénoncent régulièrement des discriminations. Ces événements, les plus meurtriers depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février, ont relancé les craintes pour la sécurité de cette minorité et pour l'avenir de la transition menée sous la houlette de l'armée, qui a pris le pouvoir et nommé un gouvernement chargé des affaires courantes. Au-delà de la polémique sur la responsabilité initiale des affrontements, l'armée, jusqu'à présent saluée pour sa retenue lors des manifestations, ainsi que le gouvernement, doivent faire face à de vives critiques. Certains journaux et partis politiques estimaient mardi que le Premier ministre lui-même, Essam Charaf, souvent critiqué pour son manque d'autorité, devait partir.Rappelons que es affrontements qui ont opposé manifestants et forces de l'ordre dimanche dernier ont fait 25 morts et plus de 300 blessés. L'armée égyptienne, aux commandes du pays depuis février, a demandé au gouvernement de «former rapidement une commission d'enquête» pour déterminer les responsabilités des événements survenus dimanche soir et qui se sont prolongés dans la nuit. Des milliers de personnes ont assisté lundi soir dans la cathédrale copte du Caire aux funérailles de 17 manifestants tués la veille.