Les producteurs de lait pasteurisé en sachet (LSP), notamment ceux relevant du secteur privé, n'auront pas à s'inquiéter pour leur approvisionnement en poudre de lait, du moins jusqu'à la fin de l'année en cours. C'est ce qu'a déclaré M. Benyoucef Mohamed Tahar, P-DG de l'Office national interprofessionnel du lait et de ses dérivés (ONIL), en marge du Salon international du lait et dérivés (Silait 2008) qui se tient du 27 au 29 mai au siège de la Chambre national d'agriculture. «Nous disposons de quantités suffisantes pour satisfaire tous les transformateurs de poudre de lait où qu'ils soient et sans distinction», a-t-il précisé. Il a par ailleurs exclu toute hypothèse de pénurie de LSP sur les étals des détaillants dans les mois qui viennent. Par la même occasion, M. Benyoucef a tenu à rappeler que l'Office s'attelle, depuis sa mise en place en juillet 2007, à réguler le marché de la poudre de lait et à élaborer, autre cheval de bataille, un programme de développement de la production de lait. «Pour ce faire, nous espérons que tous les intervenants dans le circuit contribueront à mettre une pierre dans l'édifice», a-t-il souligné. Toujours dans cette optique, des éleveurs rencontrés au Silait 2008 ont indiqué : «Il est important de mettre en place une stratégie claire dans le domaine de la production laitière si nous voulons sortir au plus vite de cette trop grande dépendance en poudre de lait d'autant plus que les cours mondiaux actuels nous poussent vers cette voie.» «Ramener en quantité des jeunes vaches laitières, c'est en quelque sorte mettre la charrue avant les bœufs. Il serait plus intéressant de résoudre le problème de la production fourragère nationale avant de passer à l'importation de génisses. Rares sont les élevages où le fourrage est disponible à longueur d'année. C'est pourquoi, dans de nombreuses étables, les vaches qui peuvent donner en moyenne 30 litres de lait par jour ne donnent plus que 10 à 12», a-t-on ajouté. Un ancien éleveur, établi près de Blida, possédant plus de cinquante vaches, nous a fait part de son approche sur la question de la production laitière en Algérie : «Il faut que la tutelle revoie sa stratégie de soutien et de promotion de la production laitière. Il faut en priorité déceler les maillons faibles et réorganiser la filière selon des schémas définis si l'on veut vraiment arriver à une autosuffisance.» Il est utile de rappeler, selon la Chambre nationale d'agriculture, que le cheptel ovin se compose de 1 600 000 têtes, dont 900 000 vaches laitières qui produisent 2 milliards de litres par an pour des besoins nationaux estimés à 3 milliards de litres/an. Le déficit, près d'un milliard de litres, est comblé jusqu'à présent par des importations de poudre de lait. Soulignons que, durant le Silait 2008, organisé par Comesta Media, des conférences seront données par des cadres de l'INA d'El Harrach et du département de la production animale auprès du ministère de l'Agriculture. Z. A.